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Des relevés de pollution bientôt plus mauvais à cause d'une nouvelle méthode de calcul

La pollution de l’air s’est améliorée depuis 20 ans. Pourtant, on nous dira demain que la qualité de l’air est souvent mauvaise. La méthode de calcul va changer pour mieux rendre compte de la pollution de fond.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Panneau de signalisation sur une route en région grenobloise, annonçant une alerte pollution et une réduction de vitesse en juin 2019. (STÉPHANE MILHOMME / FRANCE-INFO)

Il faut être assez expert pour lire et comprendre les cartes, les données de mesure de la qualité de l'air sur les différents sites des associations de mesure de la qualité de l'air (ASQAA). À partir du premier janvier prochain, l'indice de pollution de l’air Atmo France va changer pour devenir plus clair, plus accessible pour le grand public. Il aura six niveaux (au lieu de trois), de bon à extrêmement mauvais.


Les modélisations permettront de le trouver aussi pour de petites communes et pas seulement pour les grandes villes de plus de 100 000 habitants. Enfin grande nouveauté : il intégrera la pollution aux particules fines de moins de 2,5 micromètres, celles qui passent les alvéoles des poumons et pénètrent dans le sang. Elle était jusqu'à présent relevée par certains capteurs mais pas forcément retranscrite dans l’indice.

Pollution au PM2,5 et abaissement des seuils.

Il n'y a pas que ce changement qui va avoir des conséquences sur le nouvel indice. Les seuils pour qualifier l'air de bon ou mauvais seront abaissés au niveau des seuils européens, qui sont plus protecteurs de la santé que ceux fixés par la France jusqu’à présent. De plus, il ne fera plus de distinction entre les particules, les oxydes d’azote ou l’ozone : il prendra le polluant qui a le plus mauvais niveau pour déterminer l'indice.

Un indice beaucoup plus souvent mauvais

Ces changements, en particulier l'intégration des PM 2,5, vont entraîner un indice plus fréquemment mauvais qu'aujourd'hui. Atmo a fait le calcul sur les années 2015-2017, quand Paris n’a que dix jours par an avec un indice mauvais, dans ce nouveau calcul ce sera 83. Rennes en avait zéro et passera à 19, Marseille va passer de 5 à 89, Lyon de 14 à 108.

Pourtant, le bilan publié mercredi 16 septembre par le ministère montre qu’en 20 ans la pollution de l'air a baissé, même si elle reste au-dessus des seuils pour certains polluants comme ceux issus des moteurs diesel. Mais l’idée est de mieux se rendre compte de la pollution de fond, celle qui provoque 48 000 décès prématurés par an selon Santé Publique France, et pas seulement celle qu’il y a au moment des pics.

Mesures adaptées localement

Cet indice donnera des conseils d’usage et de santé assez classiques comme l'indice donné par l'Agence européenne de l'environnement : limiter la voiture, ne faites pas d’efforts si vous avez de l’asthme... Il faudra aussi ensuite que chaque préfet, chaque région adapte les mesures à prendre à sa pollution. Elle n'est pas seulement liée au trafic routier avec la circulation différenciée ou la réduction de la vitesse, mais elle est aussi en partie provoquée par des épandages agricoles, du chauffage au bois ou des rejets industriels, voire une pollution importée d'autres pays.

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