Cet article date de plus de trois ans.

Des villes pas assez adaptées au changement climatique, selon un rapport

Le rapport du Carbon disclosure project s'est penché sur les menaces qui pèsent sur plus de 800 villes dans le monde avec le changement climatique. 43% n'ont pas de plan d'adaptation. 

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un homme regarde la rivière Han gonflée par des fortes pluies au centre de Séoul (Corée du Sud), le 6 aout 2020. (ED JONES / AFP)

Un rapport international révèle aujourd'hui que de nombreuses villes ne sont pas prêtes à affronter le changement climatique. Sur plus de 800 communes évaluées dans le monde, près de la moitié n’ont pas de plan d’adaptation pour leur population. Cela représente environ 400 millions d’habitants qui ne sont pas protégés des vagues de chaleur, des inondations, des sécheresses, estime ce rapport du Carbon disclosure project, qui évalue les politiques climatiques des villes et des entreprises depuis dix ans.

Il y a quand même eu des progrès : elles n’étaient que 30 à avoir un plan d’adaptation au changement climatique en 2011, aujourd’hui, elles sont plus de 400. Les auteurs du rapport estiment qu'il faut que toutes les villes deviennent plus résilientes. D'autant que d'ici 2050, l'ONU prévoit que 70% de la population mondiale sera urbaine.

Risques sanitaires

Le changement climatique fait courir des risques d'abord à nos services d’eau et d’assainissement, puis vient ensuite le système de santé, selon le rapport. Le Covid-19 nous a montré que nos hôpitaux n'avaient pas des capacités infinies. On l'a vu avec la canicule de 2003, les vagues de chaleur peuvent être meurtrières. L'Europe connait une surmortalité avec les canicules et en raison de la pollution.

Mais il y a aussi d’autres risques sanitaires émergents. Par exemple en Australie, le changement climatique, les incendies à répétition, ont poussé les renards volants à tête grise, de grandes chauves-souris, à s'installer en masse dans les parcs de la ville d'Adelaide. Quand il fait très chaud, ces chauves-souris se rapprochent des points d’eau et des habitants. La municipalité a mis en place tout un programme pour éviter ce type de contacts à cause du risque de transmission de maladies. Elle a même installé des arroseurs en haut des arbres pour donner à boire aux chauves-souris et éviter qu’elles ne descendent près des maisons.  

Des plans d'adaptation à géométrie variable

Parmi les villes qui anticipent un climat plus chaud, le rapport cible le programme des 1 000 toits verts de Berlin, celui de Malmö en Suède qui veille à ce que tout nouveau bâtiment soit situé à trois mètres au-dessus du niveau de la mer. Paris est également référencée pour son programme sur les îlots de fraicheur : des fontaines, des lieux ombragés installés un peu partout pour baisser la température des rues. La ville de Nice est également citée pour son plan d’évaluation des risques.

Mais les villes doivent marcher sur leur deux pieds avec des programmes d'autonomie énergétique, de réduction des émissions et pas seulement d'adaptation. Par exemple pour la Côte d'Azur : le recul des plages, les inondations peuvent être gérables avec un climat plus chaud de 2°C d'ici la fin du siècle. En revanche à 4°C,  l’aéroport de Nice et une partie de la ville se retrouveraient submergés, selon une étude du Climate Central

Les villes doivent à la fois s’adapter mais aussi réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour ne pas aggraver leur problème. Le rapport montre aussi qu'elles sont moins de 400 à avoir un plan de réduction de leurs émissions.  

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