Espace : en quoi consiste ce projet de temps lunaire de référence confié à la Nasa par la Maison-Blanche ?

La Maison-Blanche vient de demander à l'agence spatiale américaine de définir un référentiel de temps lunaire, pour les besoins des missions d'exploration spatiale qui se multiplient.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
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La lune obeservée depuis la ville de Chambéry, le 7 avril 2020. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Quand il est 7 heures sur terre, quelle heure est-il sur la Lune ? C’est la question à laquelle doit répondre la Nasa. La Maison-Blanche vient, mardi 2 avril, de demander à son agence spatiale de définir un référentiel de temps lunaire pour les missions d'exploration à venir.

Sur terre, nous avons le temps universel de référence, UTC en anglais. Toutes les pendules du monde sont réglées sur des fuseaux horaires coordonnés, qui s’appuient sur un réseau mondial d’horloges atomiques et mesurent le temps qui s’écoule grâce à des changements d’état de l’atome. Sur la lune, il faudrait qu’il existe la même chose en prévision des différentes missions prévues dans les années qui viennent indique la Maison-Blanche, notamment avec le programme Artémis, qui doit envoyer des astronautes sur la lune à partir de 2026. Dans une note envoyée cette semaine, l’État américain a donc demandé à la Nasa de travailler à établir un “temps lunaire coordonné”, le  LTC. 

Quelque 58,7 microsecondes d’avance prises chaque jour

Il est impossible de caler, tout simplement, le temps lunaire sur le temps terrestre, car sur la lune, le temps passe un peu plus rapidement que sur terre, en raison d’une gravité plus faible. Cela signifie que sur la lune, les montres et chronomètres prennent de façon très précise 58,7 microsecondes d’avance chaque jour, par rapport à nos horloges terrestres. Cela paraît infime comme ça, mais en s'accumulant, ce retard finit par poser problème, surtout quand il s’agit de paramétrer des engins spatiaux ou des satellites, qui nécessitent beaucoup de précisions pour réaliser leur mission. 

Une norme d’horaire lunaire unifiée est en effet nécessaire, pour sécuriser les transferts de données des appareils spatiaux entre eux, pour se synchroniser parfaitement avec le temps qui passe sur terre et pour éviter aussi des erreurs de géolocalisation sur la lune.

Dans un tout autre registre, la lune fera aussi beaucoup parler d’elle lundi aux États-Unis puisqu’elle passera devant le soleil. Ce phénomène d’éclipse totale se produira, lundi soir, et sera visible pour les 32 millions d'habitants qui vivent dans une bande diagonale allant de l’ouest du Mexique à l'est du Canada. Vu de la terre les deux astres se superposeront donc parfaitement, ce qui plongera la zone concernée dans la pénombre, laissant juste apparaître la couronne solaire, la couche extérieure du soleil, qui suscite beaucoup d'intérêt scientifique.

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