Gouvernement de François Bayrou : les chantiers d'Agnès Pannier-Runacher reconduite au ministère de l'Environnement

Le nouveau premier ministre François Bayrou a composé son gouvernement lundi . Si un certain nombre de ministres nommés par Michel Barnier ont été éjectés, Agnès Pannier-Runacher garde son poste au ministère de l'Environnement.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La ministre française de l'environnement , Agnès Pannier-Runacher, arrive en réunion au Centre interministériel de crise du ministère de l'Intérieur à Paris, le 23 décembre 2024. (JULIEN DE ROSA / POOL  via AFP)

François Bayrou a mis fin au suspense, lundi 23 décembre, et a nommé son gouvernement. Parmi les ministres reconduits, celle de l'Environnement Agnès Pannier-Runacher en poste depuis septembre. Cette fidèle d'Emmanuel Macron a passé les derniers mois à tenter (difficilement) de remettre le défi du climat au premier plan. La ministre n'a cessé d'alerter au fil des cellules de crises consacrées aux tempêtes, épisodes cévenols ou méditerranéens. Mi-décembre, Météo France publiait son bilan de 2024, année parmi les plus chaudes jamais enregistrée, marquée par les inondations dans le Pas-de-Calais, en Ardèche ou dans le Rhône. "Une situation d'urgence absolue", prévenait Agnès Panier-Runacher en appelant à "redoubler d'efforts" face à la crise climatique.


 
Ces appels ont rarement été entendus, ils se sont plutôt heurtés à la dure réalité budgétaire. Une transition écologique réussie nécessiterait des dizaines de milliards d'euros , mais en octobre, la ministre parvenait à décrocher seulement 75 millions supplémentaires pour le plan d'adaptation au dérèglement climatique. Le budget enterré par la dissolution, lui, prévoyait de couper dans MaPrimeRénov et le fonds verts destiné à aider les collectivités dans leur transition. Reste à voir si ces enveloppes seront sauvées dans le nouveau budget. Une certitude : le bonus à l'achat d'une voiture électrique a d'ores et déjà été raboté par décret, la prime à la conversion, elle, est supprimée
 

Des ambitions, mais peu de moyens


La ministre a pourtant une feuille de route à tenir. La France doit réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 1990, c'est un engagement européen. Nous en sommes à 30% de baisse. Pour accélérer, la Stratégie nationale bas-carbone prévoit donc 600 000 rénovations de bâtiments par an et deux tiers d'électrique parmi les ventes de voitures neuves en 2030. Il est aussi prévu d'accélérer sur les énergies renouvelables et le nucléaire, pour une sortie des énergies fossiles en 2050.

Sur ce point, Agnès Pannier-Runacher n'a plus la main. Le portefeuille de l'énergie repart à Bercy. La ministre ne récupère pas non plus les transports ou le logement, autres dossiers centraux de la transition. Elle hérite en revanche de la biodiversité, la pêche, la mer et la forêt. Voilà Agnès Pannier-Runacher 12e du gouvernement. En son temps Nicolas Hulot, premier ministre de l'environnement d'Emmanuel Macron pointait à la troisième place.

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