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Guerre en Ukraine : à quoi servent les pastilles d’iode que la France va livrer à l’Ukraine ?

La France va envoyer en Ukraine 2,5 millions de doses d’iode pour protéger la santé de la population en cas d’accident nucléaire.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Boîte de pastilles d'iode. (CLÉMENT LHUILLIER / RADIO FRANCE)

Pour soutenir l'Ukraine, la France a ainsi envoyé "différents produits médicaux", dont de l'iode, a confirmé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, invité de France 2 dimanche 6 mars. Les comprimés d'iode servent à limiter le risque de cancer de la thyroïde. En effet, cette glande thyroïde située à la base du cou fabrique les hormones essentielles au bon fonctionnement de l’organisme, et elle a besoin pour cela d’absorber de l’iode. Or, lors d’un accident nucléaire, de l’iode radioactif peut être libéré dans l’environnement et se retrouver dans le corps humain via la respiration ou la consommation d’aliments contaminés et le risque c’est qu’il soit stocké par cette glande thyroïde.

En cas d’accident nucléaire, en distribuant à la population, des comprimés d’iode stable, donc non-radioactif, la stratégie est de saturer la glande thyroïde de façon à ce qu’elle ne puisse plus absorber l’iode radioactif de l’environnement. Elle devient ainsi comme un éponge déjà imbibée d’eau et qui ne peut plus en stocker davantage.
 
Ces comprimés protègent uniquement la thyroïde. Ils ne protègent pas le reste de l’organisme contre d’autres substances radioactives comme le césium 134 ou 137.
C’est pour cela que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) rappelle qu’en cas d’accident dans une centrale, la première protection, c’est de se mettre à l’abri dans un bâtiment en dur.

L'absorption de comprimés d'iode peut être risqué

Des pharmaciens ont reçu,en France, des demandes de ces comprimés d’iode de la part de leurs patients. Mais rappelons que ces comprimés ne peuvent pas être pris en prévention, sans consigne officielle. La France n’est pas le seul pays dans ce cas, et pourtant avaler des comprimés d’iode en prévention est inutile voire dangereux.

Idéalement pour être efficaces , ces comprimés d’iode doivent être avalés deux heures avant le début des rejets d’iode radioactif et jusqu’à six heures après le début de ces rejets. En France, en cas d’accident, ce sont les préfets qui donnent localement, la consigne de consommer ces comprimés. S'ils sont mal utilisés, ils peuvent entraîner des effets secondaires comme des vomissements, des problèmes rénaux ou des palpitations cardiaques.

Par ailleurs, rappelons que chez nous, l’iode n’est pas délivré en pharmacie sur simple demande. Depuis 25 ans, l’État a mis en place une distribution de comprimés d’iode mais uniquement pour les populations résidant dans un rayon de vingt kilomètres autour des 19 centrales nucléaires de notre pays. Et en cas accident nucléaire, l’État dispose par ailleurs de réserves permettant d’alimenter toute la population.

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