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L'étonnant frein psychologique mis à jour par des chercheurs chez les futurs acheteurs de voitures électriques

L'équipe de chercheurs a calculé que le consommateur sous-estime de 30% l’autonomie de la batterie par rapport a ses besoins réels.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une voiture électrique en train d'être chargée. (RENAUD CANDELIER / RADIO FRANCE)

Baisser les prix des voitures et multiplier les bornes de recharge : ça ne suffira pas pour inciter les consommateurs à acheter des véhicules électriques. Il va aussi falloir agir sur leur motivation et leur psychologie nous disent des chercheurs suisses.

30 % systématiquement en moins

Ces chercheurs de l’université de Genève ont interrogé 2 000 automobilistes d’horizons et d'âges différents aux États-Unis et en Allemagne. Ils ont réalisé que certains freins à l'achat de véhicule se trouvaient tout simplement dans la tête des automobilistes. Leur étude montre que l’un principaux “biais cognitifs” dans l’achat d’un voiture, autrement dit, l’un des schémas de pensée qui parait rationnel, mais qui ne l’est pas.

C’est ainsi l’analyse que l’on fait de l’autonomie de la voiture par rapport à ses besoins. Cette équipe a calculé que le consommateur sous-estime systématiquement de 30% l’autonomie de la batterie par rapport a ses besoins réels par rapport à la réalité de ses trajets et des kilomètres parcourus au quotidien. Les automobiliste font un blocage psychologique sur l’achat d’une voiture qui a moins de 300 km d’autonomie, quand, en réalité, 90% des trajets peuvent se faire avec une voiture ayant 200 km d’autonomie. Augmenter sans cesse la taille des batteries n’est donc pas l’élément le plus important pour accélérer la transition vers le transport électrique disent les chercheurs. En fait, au-delà de la multiplication des bornes de recharge évidemment, il faut informer le consommateur et agir sur ce frein psychologique.

Les études montrent qu’il y a aussi en France un frein psychologique à acheter une voiture ayant moins de 400 ou 500 km d’autonomie, explique Cécile Goubet Déléguée Générale de l’Avere-France, l'Association nationale pour le développement de la voiture électrique. Chez nous aussi, le consommateur a tendance à exagérer le kilometrage parcouru au quotidien. Et avec le prix des voiture qui reste évidemment un élément important, la peur de manquer d’autonomie ou de borne de recharge reste le principal frein à l’achat. Et pourtant des progrès ont été faits. S'il est vrai que la France n’a pas atteint comme prévu  l’objectif 100 000 bornes pour 2022, avec plus de 60 000 points de recharge ouverts au public en France, nous faisons partie des trois pays européens les mieux equipés, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni.

Le véhicule électrique émet moins de CO2 qu'un véhicule thermique

On peut rappeler quelques chiffres sur l’empreinte carbone d’un vehicule électrique par rapport à un véhicule thermique. Exemple : la voiture électrique permet de réduire les émissions de CO2 de plus 70% par rapport à un véhicule thermique sur l’ensemble de son cycle de vie, selon les chiffre de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (l'Ademe). Pour schématiser : selon une étude du cabinet de conseil Carbone 4, en France, une citadine toute électrique a une empreinte carbone trois fois moindre que son homologue thermique sur son cycle de vie. Pour les berlines, c’est deux fois moins.

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