L‘intelligence artificielle subit, elle aussi, des déclins cognitifs

Elle a explosé en 2024, elle va sans doute s'imposer davantage encore en 2025. Aujourd’hui, l'intelligence artificielle vous permet de créer des photos ou des musiques de toutes pièces. Elle est un outil pour la médecine ou l'agriculture. Mais comme le cerveau humain, elle accuse des signes de vieillissement.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Comme le cerveau humain, l'intelligence artificielle présente des déclins cognitifs avec l'âge (photo d'illustration). (LA NACION / MAXPPP)

Concrètement, l’intelligence artificielle peut déjà aider les médecins à faire des diagnostics de radiologie, par exemple. Certains systèmes expérimentaux sont capables de repérer des tumeurs sur des mammographies plusieurs années avant qu'elles ne soient détectables par l'œil humain. Des laboratoires utilisent aussi l’IA pour concevoir ou tester virtuellement de nouveaux médicaments, ou accélérer les analyses génétiques.

En agriculture, les réseaux de neurones artificiels peuvent aider à la prédiction météo et à l’analyse des sols, voire en ingénierie, à créer de nouvelles matières. À Berkeley aux États-Unis, un laboratoire automatisé par IA a pu générer des dizaines de nouveaux matériaux inconnus jusqu’ici à partir d’échantillons de matière déjà existante, relatent nos confrères de Sciences et Avenir dans un numéro spécial de 70 pages qui vient de paraître sur l’intelligence artificielle.

Rappelons-nous que si l’IA va vite, elle ne comprend rien

Mais il y a aussi beaucoup de critiques qui s'élèvent  face à cette révolution scientifique. À commencer par celle de Geoffrey. E Hinton, prix Nobel de physique 2024 et  pionnier de l’intelligence artificielle. Il met lui-même l'humanité en garde contre les dérives possibles des systèmes d'apprentissage automatique qu’il a contribué à créer. L’IA pose la question de la génération de fausses informations, celle de la  propriété intellectuelle, et aussi celle du poids énergétique de ces technologies. Les centres de données et les supports techniques de l’IA consomment déjà aujourd’hui environ 2% de la consommation mondiale d'électricité.

Il faut se souvenir que si l’IA va vite, elle ne comprend rien. C’est juste une intelligence augmentée par l’être humain. D’ailleurs dans son numéro de Noël, le prestigieux, British Medical Journal a rapporté cette expérience instructive : des chercheurs ont fait passer  à des IA un test médical de référence qui sert à détecter le vieillissement du cerveau chez les humains et cette étude montre que les chatbots présentent parfois des signes de début de déclin, cognitif. Certaines intelligences artificielles ont eu, par exemple, du mal à classer des numéros ou des lettres dans l’ordre ou à se souvenir d’une séquence de cinq mots. Ils sont aussi révélés moins bons que le cerveau humain pour repérer des formes visuelles ou se repérer dans l’espace. Une nouvelle preuve que ces cerveaux artificiels ne sont pas prêts de nous remplacer.

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