La sonde américaine Parker au plus près du soleil
La sonde américaine Parker, lancée en 2018 par la Nasa, se rapproche du soleil et n'est plus, lundi 23 décembre qu'à six millions de kilomètres. Une distance qui peut sembler conséquente, mais à l’échelle du soleil cela ne représente qu'un tout petit nombre. Cette proximité n’est pas une sinécure pour notre sonde de 700 kilos qui battra, mardi, le record en encaissant une chaleur écrasante de 1400 degrés et une confrontation directe avec les radiations intenses et dévastatrices émises par notre étoile. Fort heureusement, Parker, nommée ainsi en hommage au physicien Eugene Parker, peut compter sur son bouclier thermique en carbone pour protéger ses systèmes et les quatre instruments de mesure chargés d’étudier la couronne solaire, sorte d'atmosphère externe qui reste assez mystérieuse pour les scientifiques.
Pour arriver aussi près du soleil, la sonde a voyagé durant six années. Cependant, la route ne s’est pas faite en ligne droite. La sonde n’a cessé de se rapprocher du soleil en effectuant des boucles de plus en plus resserrées et de plus en plus rapides en utilisant l’assistance gravitationnelle de Vénus.
L'objectif de cette sonde Parker est d'aider les scientifiques à mieux comprendre les phénomènes qui se déroulent dans cette couronne solaire avec une question qui taraude les chercheurs : pourquoi la température dans cette couronne peut atteindre deux millions de degrés alors qu’à la surface du Soleil la température est à peine de 5500 degrés ?
Percer le mystère du champ magnétique local
En général, lorsqu'on s’éloigne de la source de chaleur, c’est le phénomène inverse qui se produit : on perd en température. Grâce à Parker, les scientifiques espèrent pouvoir percer ce mystère qui pourrait être lié aux caractéristiques du champ magnétique local. Cette couronne est, également, le lieu de formation de vents solaires, des flux de particules, des ions, des électrons qui sont expulsés à très grande vitesse de cette zone et qui se répandent ensuite dans le milieu interplanétaire. Ce sont ces vents qui, une fois arrivés, dans l’atmosphère terrestre peuvent perturber les télécommunications par satellites. Ce sont, eux, aussi qui offrent régulièrement un beau spectacle dans le ciel, à savoir les aurores boréales.
La sonde Parker plongera, mardi 24 décembre, au plus près de cette couronne et plus aucune information ne nous parviendra d’elle pendant trois jours. Elle devrait émettre à nouveau un signal vendredi 27 décembre pour signaler que tout va bien.
Eugene Parker, qui avait assisté au décollage de la sonde en 2018, ne sera malheureusement plus là pour vivre ce moment inédit dans l’histoire spatiale. Le scientifique s’est éteint en 2022, à l'âge de 94 ans.
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