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Le billet vert. De nouveaux matériaux pour les constructions en bord de littoral

Gérard Feldzer et Bertrand Piccard nous livrent quelques-unes des 1000 solutions économiquement viables et écologiquement responsables labellisées par la fondation Solar Impulse. Comme cette solution de construction marine écologique et respectueuse de l’environnement

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Gérard Feldzer et Bertrabd Picard présentent un ciment "bio". Exemple de béton bio permettant à la biodiversité de s'y développer.  (ECONCRETE)

Après le succès du premier tour du monde en avion solaire, Bertrand Piccard a créé la Fondation Solar Impulse, qui propose de sélectionner 1000 solutions rentables pour la protection de l’environnement, un programme reconnu par l’ONU.  

Un danger sous-estimé  

Près des deux tiers de la population mondiale vit dans les régions côtières. Les constructions s’y multiplient inévitablement, sous forme de ports, jetées, digues, aménagements divers avec des piliers plantés dans l’eau. Ceci détruit les écosystèmes naturels, surtout lorsque les méthodes et les matériaux employés sont conventionnels. On utilise du béton qui consomme énormément de ressources comme le sable ou le gravier.  

Dans l’eau, la composition physique et chimique du béton standard crée un environnement hostile pour de nombreuses espèces locales, des conditions anormales dans lesquelles des espèces envahissantes et nuisibles peuvent s’épanouir. De plus, le ciment, élément de fabrication du béton, est issu du calcaire extrait en carrières, cuit à 1500 degrés pendant 18 heures, donc très énergivore. Cette industrie émet 5 % du CO2 mondial.  

Du béton bio ?  

Pourtant, grâce à une suite de solutions scientifiques innovantes, ECOncrete a prouvé qu’il n’était pas toujours nécessaire de choisir entre développement et durabilité. L’avantage de ce concept, qui utilise des matériaux recyclés, c’est qu’il peut être fabriqué comme des briques, mais en impression 3D. Avec sa surface rugueuse, il permet d’accueillir la vie marine comme le corail ou les huîtres. Ceux-ci forment ce qu’on appelle des "squelettes calcitiques", qui contribuent eux-même à la résistance des structures. C’est de la protection-bio.  

Le sable devient une denrée rare."Il faut savoir que, chaque année, 50.000 milliards de tonnes de sable et de tout petits cailloux sont extraits et utilisés pour la fabrication du béton. Cela représente un marché de 70.000 milliards de dollars. Bien entendu, ça attise les convoitises. Une partie de ce sable est volé, pillé. Il est pris dans des endroits oú ça dégrade le littoral. Une solution comme ECOncrete permet de faire du béton avec moins de sable, en utilisant des produits bio notamment". Bertrand Piccard  

  Pendant les 150 secondes qu’aura duré notre chronique, il aura été fabriqué 23.000 m3 de béton dans le monde, soit l’équivalent de 3 fois la pyramide du Louvre. Les solutions pour du béton décarboné, sans faire appel au sable, existent. Nous sommes là pour les mettre en valeur.  

Lien vidéo expliquant le projet ECOncrete 

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