Le loup est en capacité de se réinstaller sur l’ensemble du territoire français à l’horizon 2045 ou 2050, selon un spécialiste du prédateur
Le gouvernement a présenté lundi 18 septembre le nouveau plan “loup” pour les cinq ans, à venir. Il s’agit notamment de protéger les zones d’élevage, car le loup se plaît bien en France.
Depuis son retour naturel par les Alpes, il y a 30 ans, ce prédateur protégé n’a pas cessé d'étendre son territoire. Selon l’Office français de la biodiversité, plus de 1100 loups sont recensés en France. Le canidé est présent dans une soixantaine de départements. L’essentiel des meutes se trouvent dans les Alpes, mais le loup a aussi été repéré du Béarn à la Normandie en passant par le Massif central.
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Il est d'ailleurs envisageable que le loup puisse reconquérir l'ensemble du territoire français, comme c'était le cas il y a 600 ans. L'animal est en capacité de se réinstaller sur l’ensemble de la France à l’horizon 2045 ou 2050, estime Nicolas Jean, spécialiste des grands prédateurs à l’office français pour la biodiversité. Ce prédateur peut vivre aussi bien en forêts, qu’en plaine agricole, voire en zones de marécages à partir du moment où il trouve suffisamment de quiétude, et de ressources alimentaires. Et c’est là, le nœud du problème.
Le loup qui se nourrit de préférence des grands ongulés sauvages du type chevreuils ou sangliers, ce qui permet d'ailleurs de réguler ces populations, peut aussi à défaut de gibier sauvage, s’attaquer à des troupeaux de brebis, vaches ou moutons. D'où l'épineuse question de sa présence dans les zones d'élevage.
Des techniques contraignantes pour se protéger du loup
Pour protéger les élevages, trois solutions sont bien connues : le gardiennage, une présence humaine près des troupeaux, le recours à des chiens de protection, les Patou, notamment ou quand c’est possible, la mise en place de clôtures hautes, électrifiées pour protéger le bétail des attaques. Mais ces techniques sont contraignantes et ont un coût financier, d’où le casse-tête de la régulation de ces loups, des animaux à la fois protégés, et décriés.
Le plan loup dévoilé lundi, qui vise a faciliter l'abattage des loups en cas d'attaques répétées, ne satisfait d'ailleurs ni les éleveurs, ni les organisations de protection de la nature. De son côté, la Commission européenne invite actuellement les professionnels et scientifiques à lui remonter des données sur le nombre de loups et d’attaques. Cette synthèse pourrait conduire l’Europe à réviser le statut de protection du loup.
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