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"Méga-bassines" dans les Deux-Sèvres : mais, au fait, une bassine, c'est quoi ?

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce week-end dans les Deux-Sèvres : un manifestant est entre la vie et la mort après les violents affrontements avec les forces de l’ordre.
Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une bassine à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres). (JOSSELIN CLAIR / MAXPPP)

Un manifestant est entre la vie et la mort après de violents affrontements avec les forces de l'ordre samedi dans les Deux-Sèvres. Selon un bilan actualisé par le parquet, deux gendarmes blessés grièvement "sont désormais en urgence relative". Au total, 47 militaires et sept manifestants ont été pris en charge par les secours. Tout cela sur fond d'opposition à un projet de retenues d'eau, les "méga-bassines". 

>> "Méga-bassines" : "C'était des armes de guerre face à des manifestants", dénoncent avec émotion les manifestants de Sainte-Soline

Mais concrètement, qu'est-ce que c'est ? Une bassine est une retenue d’eau comme une piscine géante, généralement au milieu des champs. Cette réserve n’est pas alimentée par l’eau de pluie : l’eau est en fait puisée dans les nappes phréatiques au moment où elles sont remplies, en hiver. L’idée est de stocker la ressource pour qu’elle soit utilisée, l'été, par les agriculteurs. Il en existe principalement dans l’Ouest, en Vendée, dans les Deux-Sèvres ou dans la Vienne, et plus à l’Est en région Auvergne-Rhône-Alpes. La manifestation du samedi 25 mars, elle, a eu lieu à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres sur le chantier de l’un de ces réservoirs. Le projet dans le département est d'en construire seize. Une seule pour le moment est en service.

Inefficaces ?

 
Si elles suscitent autant de critiques, c'est parce que pour les opposants, c'est le symbole d’un accaparement de l’eau au profit d'une minorité d’agriculteurs spécialistes de l’agriculture intensive avec des cultures gourmandes en eau comme le maïs ou destinés à l’élevage industriel. Ces bassines sont, selon eux, d’autant plus inefficaces que l’eau prélevée dans les nappes se retrouve à l’air libre, soumise à l’évaporation, aux algues et aux bactéries.

Mais pour les partisans, elles sont une réponse à la sécheresse. La coopérative qui porte le projet dans les Deux-Sèvres assure que cette solution permet de réduire de 70% les prélèvements d’eau autorisés en été. Ces réserves auraient en plus, selon eux, un impact négligeable sur le débit des cours d’eau et les nappes souterraines. C’est ce qui ressort en tout cas d’un rapport du Bureau de recherche géologique et minière, publié l’été dernier. Mais ce rapport et ses méthodes restent contestés par les anti-bassines.

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