Pour Noël, l’Autorité nationale des jeux recommande de ne pas offrir de jeux d'argent aux enfants

Sous le sapin, il y a jeux et jeux. Si pour Noël, certains privilégient des jeux de société qui peuvent améliorer les capacités cognitives de leurs enfants, un nouveau type de cadeau est de plus en plus offert : les jeux d'argent. Une pratique pourtant bien moins vertueuse, et qui prédispose dès le plus jeune âge aux risques d'addiction aux jeux d'argent.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des Jeux à gratter (photo d'illustration, le 10 septembre 2024).. (SOPA IMAGES / LIGHTROCKET / GETTY IMAGES)

Un Français sur cinq prévoit d’offrir un jeu de grattage à un enfant ou un adolescent pour Noël. Dans certaines familles, c'est une tradition, mais ce chiffre inquiète l’Autorité nationale des jeux qui rappelle qu'ils sont interdits à la vente aux mineurs. Les études montrent d'ailleurs que plus le jeu d'argent est précoce, plus le risque d'addiction est grand.

Ce sont les jeux de grattage qui sont particulièrement pointés du doigt, car en général ce sont eux qui font entrer les 15-17 ans dans la pratique du jeu. Or, la part de joueurs problématiques dans cette tranche d’âge a triplé en l’espace de 10 ans en France. On parle de "jeu problématique" quand cette pratique entraîne de l’endettement, de l’anxiété ou de l'isolement social.

Jouer et vivre en société

Pourtant les jeux de société sont bienvenus sous le sapin. Une synthèse de 19 études internationales a en effet établi il y a quelques mois que chez les moins de 10 ans, 20 minutes de jeux de société, deux fois par semaine pendant un mois renforce les scores de réussite dans des tests de logique et de calcul mental. Par ailleurs, cela renforcerait aussi, pour la plupart d’entre eux, la motivation à faire des exercices de mathématiques. Évidemment, cela ne concerne pas les jeux de hasard ou d'adresse, il faut pour le moins un jeu susceptible de demander un minimum de stratégie, pour bouger des pions, choisir des cartes, et bloquer les autres joueurs.

D'où l'intérêt de jouer aux échecs, aux dames, ou même au Monopoly ou au Puissance 4. En vérité il y a l'embarras du choix : en France, un millier de nouveaux jeux de société sortent chaque année. Par ailleurs, les jeux d'écran ont également montré leur efficacité à ce niveau, mais seulement pour les jeux de stratégie ou de logique.

On rappelle toutefois que jouer seul sur un écran est un peu moins intéressant pour le développement d’autres compétences, qui sont, elles, émotionnelles et sociales. Chez les jeunes enfants, en effet, jouer en groupe améliorerait aussi l'acquisition du langage à partir de trois ans, et des études ont prouvé un impact positif sur la gestion des émotions : gestion de la patience pour attendre son tour, de la pensée critique sur le respect des règles, ou encore apprentissage de la frustration. Parce qu’il y a bien un moment où l'on perd, et ça, ça arrive à tous les âges.

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