Santé : pour diminuer la consommation d'alcool, des chercheurs britanniques proposent de réduire la taille des pintes de bière
Faut-il diminuer la taille des pintes de bière britanniques ? La question se pose après un test mené par des chercheurs de Cambridge. Les résultats ont été publiés mardi 17 septembre dans la revue scientifique Plos Medicine. Cette expérience a duré trois mois dans une douzaine de pubs anglais. Elle montre qu’avec des chopes un tiers moins pleines, la consommation de bière et de cidre a naturellement diminué de 10%, sans frustration des habitués, les prix étant évidemment adaptés.
Les consommateurs comptent davantage le nombre de pintes que les centilitres avalés. Certains d'entre eux, qui avaient l’habitude de consommer deux pintes, s’en sont tenus à leurs deux pintes rétrécies, alors que pour atteindre le volume de consommation habituel. La logique aurait voulu qu’ils en commandent une troisième. Ces chercheurs évoquent des milliers de vies qui pourraient être sauvées en Grande-Bretagne grâce à cette simple mesure. Outre Manche un adulte sur cinq dépasse les quantités d’alcool recommandées pour la santé, ce qui augmente le risque de survenue de sept cancers et d’une soixantaine d’autres maladies. La recommandation pour la santé est de ne pas dépasser deux verres par jour et pas tous les jours.
La taille des pintes très variable d'un pays à l'autre
Concernant cette idée de rétrécir les pintes de bière. La résistance pourrait venir des professionnels. Sur les 1700 établissements qui ont été invités à se joindre à l'opération, seuls 13 ont répondu présent. Pour autant, il ne faut pas oublier que la pinte britannique est l’un des plus grand format au monde avec 568 ml de contenance, contre 500 ml comme en France ou en Allemagne. La réduire d’un tiers la ferait passer à 378 ml, elle serait donc moins remplie que la pinte américaine, qui est de 473 ml, mais plus remplie que la pinte belge, qui elle contient 250 ml. C’est l'équivalent de notre demi. Bref, tout cela montre qu’il est aussi beaucoup question d’habitudes de vocabulaire...et aussi de psychologie parce que la science montre que les consommateurs s'attachent beaucoup plus à la dose qu'à la quantité contenue dans la dose. C'est un levier intéressant pour faire évoluer les habitudes de consommation dans le bon sens. Un procédé qui fonctionne aussi pour aider à modifier les habitudes alimentaires.
Plusieurs dizaines d’études ont montré qu’en moyenne quand on réduit le diamètre de l’assiette de 30%, on réduit aussi spontanément de 30% la quantité de nourriture consommée. Notre cerveau se fait également assez facilement leurrer par une part de gâteau ou de pizza légèrement plus petite. Il est possible de réduire en moyenne de 16% la quantité de nourriture avalée en jouant sur les portions, sans que cela joue sur la sensation de faim.
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