Sentiment de malaise, cerveau en état d'alerte... les effets produits par le son terrifiant du "sifflet de la mort" aztèque

Tombé face aux Espagnols il y a plus de 500 ans, l'empire aztèque révèle des pratiques et des rites sacrificiels toujours plus étonnants à nos yeux, à mesure que les fouilles archéologiques et les études scientifiques progressent.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Site archéologique de Teotihuacán, au Mexique. (IRENA SOWINSKA / GETTY IMAGES)

Il est parfois considéré comme l'un des instruments les plus effrayants de l'histoire. Des neuroscientifiques de l'université de Zurich, en Allemagne, ont étudié "le sifflet de la mort" aztèque. De  petits instruments taillés dans l'argile en forme de crâne humain, utilisés par la civilisation aztèque entre les XIIIe et XVIe siècles et souvent retrouvés près des ossements de victimes de sacrifices. Les chercheurs ont reproduit en trois dimensions des exemplaires découverts sur des sites archéologiques, pour étudier les effets de leur son sur notre comportement et pour comprendre à quoi ils pouvaient bien servir.

Des rites sacrificiels

Dans le cadre de cette étude, 70 volontaires ont été soumis aux sons des sifflets, proches du hurlement. Sans surprise, ils les ont qualifiés de désagréables, de dérangeants, ou encore d'agressifs. Les chercheurs ont aussi repéré les zones du cerveau qui réagissent à l'écoute grâce à la neuro-imagerie. Plusieurs régions très distinctes s'activent : certaines liées aux émotions, d'autres à l'imagination. Selon l'étude, notre cerveau serait perturbé quand il entend ces sifflets, et aurait du mal à comprendre s'il s'agit d'un son artificiel ou naturel, ce qui explique le malaise ressenti par les volontaires. Nos cerveaux se mettent aussi en état d'alerte.

En partant du principe que les Aztèques, en leur temps, ressentaient des émotions similaires aux nôtres, les résultats accréditent la thèse de sifflets utilisés pour donner une dimension plus forte aux cérémonies de sacrifices humains. Sans doute pour effrayer, davantage encore, les victimes et pour galvaniser les spectateurs. Un sens du spectacle un peu macabre, mais aussi un aperçu de l'avancée de la civilisation aztèque, qui avait déjà bien compris le pouvoir du son et la manière dont il peut influencer ou amplifier nos émotions.

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