Sylviculture : les scolytes ravagent les épicéas et déstabilisent l'industrie du bois
Les scolytes sont une famille d'insectes coléoptères. L'un d'eux, le typographe, inquiète particulièrement, car il tue les arbres par milliers dans nos forêts. Cet insecte ne mesure pas plus de cinq petits millimètres, mais avec sa carapace marron, il possède la fâcheuse tendance de creuser dans l'écorce des épicéas pour y pondre ses œufs, ce qui empêche la sève de circuler et en trois à six mois, l'arbre est mort. D'où ce plan que doit annoncer, lundi 15 avril, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau.
Cet insecte est endémique de nos forêts du grand est, sauf qu'avec le réchauffement climatique, son cycle s'est accéléré depuis 2018. Les œufs éclosent dès le mois de mars dans des arbres déjà affaiblis par les sécheresses. Ces typographes ont gagné ces dernières années toute la moitié nord de la France et la région Auvergne-Rhone-Alpes. Ils ont même été repérés en Gironde, quelque 60 000 hectares sont considérés comme "scolytés", depuis le début de cette crise il y a six ans.
Du bois de moins bonne qualité
Dans les forêts, les ravages des scolytes sont impressionnants. Imaginez des épicéas morts par centaines. C'est devenu la première essence à mourir, devant le châtaignier et le frêne, et ce notamment à cause de ces insectes, selon l'Institut national de l’information géographique et forestière. L'épicéa étant l'arbre résineux le plus utilisé par l'industrie du bois, pour les charpentes et menuiserie, il est de moins bonne qualité et se vend moins cher, en raison de cette crise des scolytes. La filière est désormais rythmée par les ravages, plus ou moins violents en fonction des années, de ces insectes.
L'Office national des forêts préconise de repérer au plus vite les épicéas infestés en cherchant de petits trous sur l'écorce, puis de les couper avant l'éclosion des œufs. Pour éviter la prolifération, il est aussi possible d'attirer les scolytes dans des pièges à phéromones. L'ONF mène également des "coupes sanitaires" plus larges dans les zones touchées. Les épicéas peuvent ensuite être remplacés par des essences plus résistantes aux scolytes mais aux sécheresses, comme, par exemple, les cèdres de l'Atlas venus du Maroc.
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