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Un patient greffé avec un rein qui avait déjà servi à un transplanté, une première en France

Le don d’un seul organe peut parfois sauver plusieurs vies. Des équipes médicales de l'AP-HP (Assistance publique des hôpitaux de Paris) ont réussi à re-transplanter un rein qui avait déjà été greffé chez un patient plusieurs années auparavant.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Opération de greffe d'un rein à l'hôpital de la Timone à Marseille (Bouches-du-Rhône). (SPEICH FREDERIC / MAXPPP)

Un homme souffrant d’insuffisance rénale avait eu la chance de recevoir ce rein il y a 10 ans. La transplantation avait alors parfaitement fonctionné. Plus besoin de dialyse et plus de problèmes rénaux. Cet homme s’est finalement éteint au début du mois des suites d’un accident vasculaire cérébral massif. Son état était désespéré, et l'équipe médicale de l'hôpital Lariboisière, qui l'a pris en charge à Pari, a décidé en accord avec ses proches, d'arrêter la réanimation. Mais le rein greffé 10 ans auparavant a pu être de nouveau prélevé et transplanté à un autre patient, trois heures plus tard dans un autre hôpital parisien, l'hôpital Saint-Louis dans le Xe arrondissement.

Le nouveau patient greffé va très bien, assure l’un des médecins qui l’a opéré, il y a désormais trois semaines. Cet homme d’une soixantaine d'années est rentré chez lui, a repris une vie normale et la rapidité de son rétablissement a même surpris l'équipe médicale puisqu’en en l'espace de 48 heures seulement, ce patient a retrouvé une excellente fonction rénale. En France, cette opération est une première et ce sont des circonstances très particulières qui l'ont rendue possible. D'abord parce qu'il n’est pas toujours facile techniquement de récupérer un organe qui a déjà été greffé.

Plusieurs facteurs expliquent cette transplantation

"Il est entouré de fibres, il est comme soudé au corps du receveur", explique François Gaudez, urologue à l'hôpital Saint-Louis, l'un des principaux chirurgiens de l'équipe. Pouvoir le prélever ce rein sans l'abîmer, c'était déjà une prouesse chirurgicale. Autre circonstance favorable : le receveur avait la particularité de pouvoir accepter de nombreux greffons du fait d'un profil immunitaire très tolérant et enfin le don d'organes a pu se faire selon un protocole particulier, appelé Maastricht III qui permet depuis quelques années de prélever des greffons quand le décès du donneur survient après une décision d’arrêt des soins, dans le cadre de la loi Claeys Leonetti sur la fin de vie.

Tous ces éléments de contexte font que cette prouesse médicale reste exceptionnelle. Exceptionnelle et heureuse, pour le patient nouvellement opéré, qui attendait un greffon depuis plusieurs années. Plus de 2 500 greffes de rein sont réalisées chaque année en France mais le délai d'attente varie de un à sept ans pour obtenir un don.

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