Une nouvelle piste pour lutter contre les moustiques : la surdité des mâles

Dans leurs recherches pour lutter contre ces insectes qui véhiculent des maladies dans le monde entier, des chercheurs américains de l'université de Californie ont fait une découverte surprenante : les moustiques mâles sourds perdent toute envie de se reproduire.
Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un moustique (photo d'illustration). (LUIS ROBAYO / AFP)

Pour empêcher les moustiques de se reproduire, des scientifiques américains ont créé des moustiques génétiquement modifié. Ils ont "perturbé" l'ADN des insectes avec la technique CRISPR dite des ciseaux moléculaires, c'est(à-dire qu(ils ont supprimé un gène indispensable à l'audition. Résultat de l'étude : ces moustiques mâles, totalement sourds, enfermés avec de nombreuses femelles ont perdu tout intérêt pour leurs congénères. Pas la moindre approche, aucune envie de se reproduire, zéro libido.


 
Les mécanisme précis qui entrent en jeux dans la reproduction des moustiques sont encore mal connus, mais cette étude montre que l'ouïe joue un rôle indispensable dans l'accouplement. Car ce qui attire plus que tout les mâles vers les femelles, c'est le "bzzz" qu'elles produisent. Ce petit bruit de battements d'ailes qui insupporte les humain, voilà ce qui plaît tant au moustique mâle et s'ils n'entendent pas ça, ils restent de marbre.

Pour lutter contre la propagation des moustiques, la piste est jugée intéressantes. Ces mâles sourds pourraient être relâchés dans la nature en grand nombre, pour perturber la reproduction avec les femelles. Des techniques similaires existent déjà avec des moustiques rendus stériles. L'enjeux est de taille. Les moustiques transmettent la fièvre jaune, le virus Zika ou la dengue, qui infecte 400 millions de personnes chaque année dans le monde. Et la maladie progresse : les moustiques profitent du réchauffement climatique. C'est même devenu une menace en France métropolitaine jusqu'ici épargnée.

Il y a quelques semaines l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) prévenait qu'il était "assez probable" qu'une épidémie de dengue se déclare dans l'Hexagone dans les prochaines années. Les autorités ont recensé près de 80 cas dits autochtones en 2024, c'est-à-dire contractés directement en métropole, sans lien avec les zone à risque comme les Antilles. Un chiffre record.

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