Votre jus d'orange plus cher : le coupable est un petit insecte qui ravage les plantations d'agrumes
Les cours mondiaux du jus d’orange sont actuellement au plus haut à la bourse de New York, et ça ne devrait pas s’arranger dans les mois qui viennent.
Un insecte, de la taille d’un grain de riz, est devenu la terreur des principaux producteurs d’agrumes. Originaire de Chine, le psylle asiatique a d’abord fait son apparition au Brésil dans les années 80 avant de s'établir en Floride. Sa présence fait chuter depuis plusieurs années la production d’oranges dans ces deux zones essentielles pour le marché mondial.
La production d’oranges en Floride cette année est la plus faible depuis plus de 70 ans car le psylle asiatique, qui se nourrit des pousses d’arbres, transporte souvent sur lui une bactérie responsable d’une maladie ravageuse pour les plantations, la maladie du "dragon jaune" Quand l’arbre est atteint, ses feuilles jaunissent, la croissance des fruits ralentit, ils verdissent et deviennent plus amers. L’arbre finit par dépérir en moins de cinq ans alors qu’un oranger peut vivre normalement jusqu’à 30 ans.
Une maladie déjà présente dans les Dom-Tom
La Guadeloupe est concernée par cette maladie, le bassin méditerranéen reste pour l’instant épargné. Le psylle asiatique a été repéré dans des plantations en Espagne et au Portugal mais sans la bactérie pour l’instant. Il est cependant très probable que l’on assiste à l’émergence de foyers d’infection prochainement, explique Raphaël Morillon, directeur de recherche du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).
Les scientifiques en appellent donc à la plus grande vigilance pour préserver les vergers d’agrumes européens du parasite et ils mettent aussi en garde contre le transport de végétaux en provenance de zones contaminées.
Il n'existe pas de traitement curatif pour les arbres malades malheureusement mais il est possible de prolonger leur durée de vie en jouant sur des apports nutritifs et les traitements phytosanitaires. Des chercheurs travaillent également sur des solutions génétiques : en tentant d’identifier à partir de 300 variétés d’agrumes séquencées les gènes qui sont impliqués dans une meilleure résistance à cette maladie. Ils espèrent obtenir ainsi à l’avenir des variétés d’agrumes plus résistants, mais c’est un long processus, qui n’aboutira pas avant une dizaine d’années au mieux. D'où l'importance de la prévention dans les zones encore épargnées.
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