1er-Mai : le muguet peut rapporter gros

Entre les ventes à la sauvette et chez les fleuristes, le marché du muguet qui se vend chaque 1er-Mai s'élève à environ 100 millions d'euros (90 millions pour le muguet fleuriste, 10 millions pour le muguet sauvage). Et certaines zones se frottent les mains. Les cultivateurs de la région nantaise, par exemple, fournissent 80% des brins de muguet vendus en France. Chaque année, pour le jour de la fête du Travail, nous achetons une soixantaine de millions de brins, au prix en 2023 de 2 à 2,50 euros l’unité. L’inflation est passée par là, ce sont environ 30 centimes de plus que l’année dernière.

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Un brin de muguet revendu entre 2 et 3 euros est négocié au marché de Rungis entre 30 et 45 centimes. Pour les vendeurs à la sauvette, c’est tout bénéfice car la cueillette dans les bois est gratuite et ces commerçants improvisés ne paient pas de taxes et d’impôts. Pour les producteurs officiels, c’est différent. Les maraîchers investissent dans des calibreuses automatiques guidées au laser qui coûtent très cher, et il faut payer le personnel, les impôts et les charges. La filière emploie aujourd’hui 6 000 personnes dont 2 000 emplois temps plein, et 4 000 saisonniers. Enfin, il faut respecter les normes officielles. Un brin doit compter 14 à 20 clochettes et la tige mesurer de 25 à 30 cm.

Vente libre, mais réglementée

Pour les particuliers la vente sur la voie publique est libre, sans taxes ni impôts, depuis 1936 mais elle est réglementée. Il est interdit de vendre d’autres fleurs avec le muguet ou des compositions florales élaborées. Et puis, c’est devenu une source de revenu non négligeable pour les syndicats et certains partis politiques. Pour le Parti communiste Français selon les années, les ventes peuvent rapporter entre 500 000 et 600 000 euros, ce qui représente environ 10% des souscriptions annuelles.

La tradition remonte au 1er mai 1560 en France grâce au roi Charles IX à qui les producteurs nantais avaient offert un bouquet. Le roi a perpétué la tradition en offrant un bouquet aux dames de la cour. La tradition du 1er mai s’est exportée aux Etats-Unis en 1886. La clochette remplace alors l’églantine rouge, symbole de la lutte des syndicats ouvriers à Chicago, et revient en France lors des journées de manifestation du mouvement ouvrier, chaque 1er mai depuis 1890.