Aéronautique : Airbus se réorganise pour réduire ses coûts de production

Alors que l’américain Boeing annonce un plan de licenciement de 17 000 personnes, l’européen Airbus taille dans ses frais de fonctionnement. L’objectif est de se concentrer sur les cadences de production.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un airbus A 350 en construction à Toulouse, le 11 juillet 2024. (REMY GABALDA / MAXPPP)

Le plan d’Airbus s’appelle "Lead". Il a été dévoilé fin septembre. Certains y verront un jeu de mots pour passer du plomb (traduction du mot anglais), métal lourd, à un allègement et rester leader sur le marché. L'objectif est de moins recourir aux missions confiées à des cabinets externes, favoriser les mobilités internes... Il s'agit de s'attaquer à la bureaucratie et toutes les lourdeurs qui en découlent, à l’image des États qui cherchent à faire des économies publiques dans leur mode de fonctionnement. L’objectif est de se concentrer sur ce que le groupe appelle les fondamentaux, c’est-à-dire, notamment, les cadences de production.

La direction d’Airbus dit entendre ses salariés qui font remonter ce qu’ils considèrent comme des freins quotidiens : la multiplication des strates hiérarchiques, les processus de fabrication devenus trop compliqués, les conseillers à foison qui surmultiplient les tâches… le but est vraiment de se concentrer sur la montée en cadence des activités principales de l'entreprise pour faciliter la production, le développement et la vente d’avions qui sont mis à mal depuis la sortie de la crise Covid.

Une ébauche de plan social ?

Airbus se défend de maquiller un éventuel plan social. En revanche, le constructeur aéronautique européen ne cache pas la nécessité de se réorganiser de manière urgente. Les salariés et leurs représentants restent très attentifs aux projets du groupe. Confronté aux difficultés de sa chaîne de fournisseurs à suivre son rythme de montée en cadence, Airbus a dû revoir à la baisse ses objectifs de livraisons. Rien de bon dans le contexte de forte concurrence internationale.

Pour 2024, Airbus tablait sur la livraison de 800 avions, pratiquement le même rythme qu’en 2019, année de référence, juste avant que la pandémie ne torpille le secteur aéronautique. La prévision aujourd’hui est de 770 livraisons. Une trentaine d’appareils en moins qui pèsent sur le chiffre d’affaires global. D’où une nécessaire réorganisation de l’outil de production, sans pour autant tailler dans les effectifs dont le groupe aura besoin une fois que tous les freins seront desserrés.

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