Alimentation : un poulet sur deux acheté en France vient de l'étranger
Moins chère à l’heure du débat sur le pouvoir d’achat, la viande blanche de ce gallinacé en provenance de l’étranger bat des records.
Deux années de Covid avaient poussé les importations de poulet vers le bas, mais elles sont reparties nettement à la hausse. Ce mouvement a été amorcé en 2021, avec une progression de 40 à 45%, selon les chiffres récemment publiés par France Agrimer, l’Office agricole et maritime tricolore. La reprise de la restauration traditionnelle et collective (cantines) y contribue largement.
La France est aujourd'hui le deuxième pays acheteur de volailles en Europe. Un poulet sur deux acheté, cuisiné et consommé en France, vient d’un pays voisin, alors que nous avons de bons labels régionaux. Trois sources principales se dessinent : la Pologne, la Belgique et les Pays-Bas, sans parler du réemballage. Comme l'explique au journal Les Echos le président de l'interprofession de la volaille, Jean-Michel Schaeffer : ce sont des produits déconditionnés et reconditionnés qui, au final, cache leurs lointains pays d’origine : tels que Thaïlande, Brésil et Ukraine par exemple.
Coûts de production
Il y a les coûts de production, mais aussi les normes sanitaires moins drastiques ailleurs. Aujourd’hui, deux filets de poulets importés et remballés en barquette coûtent au consommateur deux fois moins cher que l’équivalent élevé et transformé en France. Depuis le mois de mars, un décret contraint tous les restaurateurs à préciser l’origine de la viande servie dans les assiettes mais la production de poulets labélisée "France" est insuffisante pour répondre à la demande de la restauration hors domicile. Si la grande distribution se fournit de plus en plus auprès de producteurs locaux, beaucoup de brasseries achètent à des grossistes des produits transformés. Ajouté à cela les épisodes de grippe aviaire qui n’arrangent rien.
Tous les professionnels le disent : il faut investir dans des poulaillers et des abattoirs. Mais ce sont des centaines de millions d’euros pour les éleveurs, qui sont de plus en plus nombreux à privilégier l’élevage de plein air et les circuits courts.
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