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Autoroutes : qui va passer à la caisse ?

Vinci Autoroutes renonce à récupérer l’argent des automobilistes qui sont passés gratuitement par les péages ouverts par les gilets jaunes. Entre manque à gagner et réparation des saccages, il va falloir payer.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le péage de Bandol après les incidents du 17 décembre 2018. (GERARD JULIEN / AFP)

La réunion qui s'est tenue mardi soir au ministère des Transports avec tous les acteurs n'a pas vraiment permis d'avancer. Le manque à gagner des recettes non encaissées par les concessionnaires est important, et les dégâts occasionnés par la casse des barrières de péage très lourds. Vinci Autoroutes ne s’avance encore sur aucun chiffre précis pour la simple et bonne raison que le mouvement n’est pas terminé et que l'on peut craindre d’autres dégradations. L'heure du bilan définitif est encore très loin mais Vinci parle déjà, au minimum, de dizaines de millions d’euros.

Le rôle des assurances

Jusqu'à présent on en parle peu mais il y a surtout les assureurs. Et c’est ce qui explique indirectement la bévue, la bourde, l’immense maladresse de Vinci Autoroutes dans cette affaire. Il fallait montrer aux assureurs que toutes les mesures légales étaient mises en œuvre. Le groupe a voulu être bon élève. Bien mal lui en a pris mais il fallait respecter la mission de service public prévue par le cahier des charges : sur dix euros de péages payés à Vinci Autoroutes et aux autres concessionnaires, 40% reviennent à l’Etat, deux euros reviennent directement au groupe dont un euro qui est réinvesti. L’autre va aux actionnaires et aux salariés. Vinci Autoroutes a péché par souci de transparence avec, encore une fois, une très grande maladresse et une explication largement insuffisante.

Nouvelles hausses des tarifs des péages

Une nouvelle hausse du prix des péages interviendra le 1er février. C’est comme cela chaque année à la même date,  il n’y a donc rien d’exceptionnel en 2019. La vraie question est de savoir si l’État laissera appliquer une hausse présentée comme plus importante que les années précédentes. Une hausse des péages d’1,9% en moyenne – dont  0,20% de rattrapage d’un gel décidé en 2005 par Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement. Cela pour payer une grande partie du plan d’investissements autoroutiers de 800 millions d’euros décidé par François Hollande, ramené à 700 millions par Emmanuel Macron.

La France dispose aujourd’hui de l’un des meilleurs réseaux autoroutiers du monde. Mais le prix des péages qui augmente plus vite que l’inflation est une variable d’ajustement que l’État aurait probablement intérêt à saisir pour calmer le jeu.

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