Autotests anti-Covid-19 : du boom à la pénurie
Ça n’est pas loin d’être le cadeau tendance pour Noël : les autotests anti-Covid. Avec l’explosion d’Omicron, les Français se les arrachent. Encore faut-il pouvoir en trouver.
Avec le rush de ces derniers jours – accentué par l’appel d’Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux à se faire tester pour les fêtes – la plupart des pharmacies sont dévalisées. Les Français plébiscitent ces autotests, vendus un peu plus de cinq euros la boîte, contre 25 euros pour un antigénique classique. Selon le syndicat de la profession, les pharmacies en ont dernièrement vendu jusqu’à 80 000 par jour, soit deux fois plus qu’au printemps dernier. Seulement voilà, avec la pénurie, les délais de livraison s’allongent. Selon Biosynex, principal fabricant français d’autotests, une pharmacie doit maintenant attendre huit jours avant d’être livrée, tant la demande est importante. Son principal concurrent, l’américain Innova Medical, confirme lui aussi être débordé, il n’avait tout simplement pas anticipé une telle ruée.
Même s’ils sont un peu pris de court, ces fabricants ont une certaine expérience de la production en flux tendu. En avril dernier, Biosynex avait plus que doublé ses effectifs après avoir obtenu l’homologation de ses autotests sur plusieurs marchés européens, dont la France. Des tentes avaient même été montées sur son site alsacien, pour accueillir de nouvelles lignes de production. Le Californien Innova Medical, lui, doit importer ses autotests des États-Unis et de Chine, pour ensuite les assembler et les emballer en France, il est donc davantage tributaire des contraintes de la logistique. Mais lui aussi va s’agrandir, il a choisi de s’installer à Pithiviers dans le Loiret, pour y produire jusqu’à 1,2 million de tests Covid par jour.
Et il y a un autre acteur sur ce marché, c’est Boiron. Le spécialiste lyonnais de l’homéopathie vend déjà 200 000 autotests nasaux par jour à son réseau de pharmacies, et va donner un coup de main à son partenaire breton NG Biotech pour assembler chaque jour quelques milliers de kits supplémentaires.
Pas évident de trouver des autotests
Comme ces autotests sont des dispositifs médicaux, seules les pharmacies peuvent en vendre, ce qui fait enrager les grands de la distribution. On a entendu Michel-Edouard Leclerc sur franceinfo, jeudi 23 décembre, déplorer cette interdiction, alors qu’en Allemagne ou en Suisse, les distributeurs peuvent en proposer, bien souvent moins cher. Sur Twitter, son concurrent de Système U, Dominique Schelcher, s’étonne que ces autotests, qui se sont banalisés, ne puissent pas être vendus en supermarché au même titre que les masques. En attendant que la législation évolue, les grandes enseignes se tiennent prêtes, la plupart ont déjà fait des stocks, au cas où.
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