Budget 2025 : pour quelles raisons la hausse d’impôts est-elle incontournable ?

Lors de son intervention télévisée mardi, le Premier ministre Michel Barnier a mis dans la balance tous les arguments pour éviter la censure, dont celui de la fiscalité.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre français Michel Barnier lors d'une interview télévisée diffusée dans le journal du soir sur les chaînes de télévision TF1 et France 2, à l'Hôtel Matignon à Paris, le 3 décembre 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Si la censure est votée, mercredi 4 décembre, à l’Assemblée nationale par les députés hostiles aux propositions budgétaires du Premier ministre, les censeurs devront "rendre des comptes" aux Français, a clairement affirmé Michel Barnier. Sous-entendu : rejeter le projet de budget 2025, notamment le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, reviendrait de facto à augmenter la pression fiscale de 18 millions de Français. Des citoyens qui verraient leurs impôts sur le revenu augmenter. Pire : certains qui n’y sont pas assujettis aujourd’hui devraient le payer pour la première fois demain.

Dans le projet de loi de finances 2025 tel qu’envisagé aujourd’hui par le gouvernement, les tranches du barème devaient en effet être revalorisées de 2%, c’est-à-dire le niveau moyen d’inflation attendu cette année 2024. Sans nouvelle loi de finances, le barème de l’impôt sur le revenu ne serait donc pas indexé sur l’inflation et serait donc pénalisant. En conséquence, des centaines de milliers de ménages non imposables et dont les revenus auront augmenté en 2024 seraient, de fait, soumis à l’impôt sur le revenu.

Argument politique ou réalité économique ?

Sur le papier et dans la logique, l’effet est bel et bien réel pour les contribuables lambda, et pour une simple raison arithmétique. En effet, si la censure est votée, nous repartirons, normalement, en 2025 avec le budget 2024, c’est-à-dire à recettes et dépenses égales. Mais reprendre pour l'année 2025, l’armature du budget de cette année 2024 est loin d’être commode car, entre les deux, les dépenses auront augmenté sans forcément que les recettes ne suivent.

D’évidence, cela engagera à de sérieux efforts, tant en matière de réduction des dépenses publiques que de prélèvements. Ce n’est plus une menace, mais une réalité économique si l’on veut, à terme, rééquilibrer l’appareil, sauf à ce qu'un nouveau gouvernement soit nommé très rapidement si l'équipe Barnier tombe. Un nouveau gouvernement qui reprendrait tout aussi rapidement l'examen du PLF 2025.

En cas de budget technique, c'est un avantage pour eux, les retraités verraient leurs pensions revalorisées à hauteur de l'inflation au 1er janvier 2025, alors que le gouvernement ne prévoyait de le faire totalement, et uniquement, pour les pensions inférieures au SMIC.

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