Chômage : la France se dirige-t-elle réellement vers le plein emploi en 2027 ?

Le plein emploi, c’est le niveau d’emplois à partir duquel on considère que les demandes sont couvertes par les offres, et vice-versa. Les demandes de postes par les chômeurs et les offres par les entreprises. Cette notion comprend également ce que l’on appelle le chômage frictionnel, c’est-à-dire le délai qu’un demandeur d’emploi met à retrouver un travail entre deux contrats. En résumé, c’est le niveau incompressible du chômage dans un pays.

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Quel est le bon niveau en question ?

Les chiffres varient en fonction des populations, de leur formation, de leur aptitude à se stabiliser dans un poste. Par exemple, en Suisse qui est aujourd’hui en plein emploi, le taux de chômage est de 2% de la population active. Au Danemark, on y est avec environ 4% de chômage ; aux États-Unis, on est à 3,5%.

Mais il faut prendre en compte les conditions d’emploi. Aux États-Unis, il y a beaucoup de travailleurs précaires, les conditions d’indemnisation n’ont rien à voir avec ce qu’elles sont chez nous. En France, on estime que le plein emploi serait réellement atteint avec un taux de chômage de 5%. Nous sommes aujourd’hui à 7,1%.

Tout faire pour atteindre l’objectif

Parier sur un niveau idéal de chômage est toujours très risqué. Un brusque retournement de la conjoncture économique peut avoir l’effet inverse et déjouer tous les pronostics. Les arguments du ministre sont les suivants : depuis 2017, l’économie française a créé 1,7 million d'emplois, chiffre attesté par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). Autre argument avancé et avéré : plus de la moitié des embauches en contrat de plus d’un mois se font en CDI (Contrat à durée indéterminée).

La perspective évoquée par Olivier Dussopt suppose que l’économie française créée 800 000 emplois d’ici la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron en 2027. Le taux de chômage serait alors de 5%. Il reste quatre ans pour y parvenir dans un contexte international difficile et en pleine transition énergétique et numérique avec l’intelligence artificielle… qui offrent des opportunités, mais présentent aussi des risques.