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Consommation : pourquoi le jus de fruits plaît de moins au moins aux Français

Selon une étude de l’Institut Nielsen, le marché du jus de fruits est en baisse permanente. Et,cette fois, la crise n’y est pour rien. 

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une vitrine de jus de fruits dans une boutique à Bourg-lès-Valence (Drôme). (FRANCK DAUMAS / RADIO FRANCE)

Ce repli est d’autant plus notable que la France est le deuxième consommateur de jus de fruits sur le continent européen. 90% des ménages français en achètent : nous en consommons 18 litres par personne et par an. Le marché français du jus de fruits pèse 1,5 milliard  d’euros, mais ne cesse de baisser en réalité depuis 2015, au rythme continu d’environ 3% chaque année.

Deux explications principales

Cette tendance s’explique notamment par la composition du liquide, et la concurrence des autres boissons. La composition d’abord : notre désaffection est de plus en plus prononcée pour les sucres ajoutés. C’est un peu comme le gras et le sel dans l’alimentation en général : le sucre a de plus en plus mauvaise presse. D’autant plus, comme l’explique Nielsen, que le très officiel Programme national nutrition et santé a fait passer les jus de fruits de la catégorie des fameux cinq fruits et légumes à consommer chaque jour à la catégorie des boissons sucrées, sodas et énergisantes. Cela a poussé un plus grand nombre de consommateurs à modifier leurs habitudes.

Rôle de la concurrence

Les affaires sont les affaires, chacun fait valoir ses arguments. Pour le président de la Fédération interprofessionnelle du jus de fruits (Unijus), les grands concurrents comme les producteurs de sodas ont tout intérêt à ce que les jus de fruits soient assimilés à la famille des boissons sucrées pour gonfler les ventes.

Cette concurrence serait-elle aidée par une réglementation favorable, comme cette directive européenne révisée il y quelques années et qui encadre juridiquement le jus de fruit de telle manière qu’il ne soit pas possible d’en retirer du sucre ? Cela fait le jeu des grandes boissons sucrées mais le consommateur n’est pas dupe quand il s’agit de sa santé, et pour les foyers qui en ont les moyens : préférer un bon fruit naturel pressé. Mais certes plus cher.

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