Cybersécurité : le gouvernement alerte sur la recrudescence de faux conseillers bancaires

Le nombre d’escroqueries ou de tentatives est en augmentation, selon la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr, et la lutte contre ce phénomène est très difficile à mettre en place.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Cybermalveillance.gouv.fr a enregistré près de 280 000 demandes d’assistance, en 2023. Photo d'illustration. (BOONCHAI WEDMAKAWAND / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Ce phénomène des faux conseillers bancaires profite de la montée en puissance de la numérisation de la société, des acteurs économiques, dont les entreprises, jusqu’aux particuliers. Il existe une plateforme internet mise en place par l’État pour sensibiliser aux risques numériques et aider les victimes. Cette plateforme baptisée Cybermalveillance.gouv.fr a publié mardi 5 mars son rapport annuel. En 2023, près de 280 000 demandes d’assistance ont été enregistrées, soit 12% de plus qu’en 2022. Le nombre de lecteurs des pages dédiées à la fraude a augmenté de 80%.

Ces faux conseillers bancaires sont des escrocs très bien organisés. Un mail avec logo d’une banque, d’un assureur ou d’un opérateur de crédit est envoyé à un particulier ou à une entreprise, prétextant une mise à jour des coordonnées bancaires. Il ne faut surtout pas répondre ou cliquer sur les pièces jointes qui sont de véritables pompes aspirantes de données personnelles.

Dans d’autres cas, les malfrats usurpent le numéro d’appel du service client de la banque de la future victime et, une fois que le contact est établi avec cette dernière, l’interlocuteur la pousse à valider des achats en ligne sur Amazon ou pire, des transferts d’argent. Encore une fois, il ne faut jamais poursuivre la conversation avec ce pseudo conseiller et appeler directement votre banque pour savoir si cet appel émane bien de votre gestionnaire de compte.

La ficelle est grosse, mais cela fonctionne malheureusement encore beaucoup trop souvent avec des personnes ou des entreprises qui pensent qu’elles ne seront jamais la cible de ce genre de malversation.

Les autorités craignent une montée en puissance avec les JO

Nous ne sommes plus dans de petits actes de malveillance, mais face à des opérations montées par des organisations mafieuses. D’ailleurs, le terme de "mafia" est employé par Jérôme Notin, le directeur de la plateforme Cybermalveillance. Mais il est difficile d’estimer combien de personnes sont derrière ces arnaques. À quoi il faut ajouter les rançongiciels, des programmes introduits dans les ordinateurs d’entreprises ou d’institutions et qui bloquent l’informatique interne en réclamant une rançon pour remettre en route les systèmes. Des attaques en forte hausse de 36% sur un an dans les collectivités.

Cette année, la plus grosse crainte des autorités est la montée en puissance des arnaques à l’occasion des Jeux olympiques, comme des faux liens offrant des places gratuites pour créer le chaos dans l’organisation. Le gouvernement appelle à un sursaut de vigilance de la part de nous toutes et tous.

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