Du livret A au LDDS, en octobre, les foyers français ont puisé dans leur épargne
Il faut en effet remonter à 2019 pour enregistrer les mêmes mouvements. La "décollecte", c’est ce moment où les Français retirent plus d’argent qu’ils n’en placent sur leurs livrets d’épargne. En octobre 2024, ils ont ainsi retiré 1,940 milliard d’euros de plus qu'ils n'en ont déposé dans leurs Livrets A. La tendance est identique pour le LDDS (Livret de développement durable et solidaire) qui, lui, s’est dégonflé de 640 millions d’euros en octobre 2024.
Octobre, le mois des dépenses
Dans la foulée de la rentrée, octobre est traditionnellement un mois de décollecte. Les dépenses y sont toujours plus importantes. Les ménages doivent payer la taxe foncière ou encore procéder à quelques régularisations de l’impôt sur le revenu. La baisse de l’inflation a également incité les Français à reconsommer et, donc, moins épargner. La tentation de transférer une partie des fonds vers le LEP (Livret d’épargne populaire) rémunéré à 4% contre 3% pour le Livret A, a également joué. Une rémunération du Livret A qui, au demeurant, devrait passer à 2,5% début 2025 avec le recul de l’inflation.
Ce LEP est réservé aux personnes et ménages modestes. Pour en ouvrir un, il ne faut pas avoir de revenus annuels supérieurs à 21 390 euros pour une personne seule et pas plus de 32 800 euros pour un couple. Autre facteur important du succès : le relèvement du plafond de dépôt en 2023. Avant, il était possible de placer sur ce livret jusqu’à 7 700 euros. Depuis octobre 2023, le plafond a été porté à 10 000 euros, entraînant, de fait, un appel d'air.
Le montant total des placements sur ces livrets atteint aujourd’hui 582 milliards d’euros. Une coquette somme à laquelle s’intéresse de très près le gouvernement qui cherche des sources de financement de l’innovation en France. Drainer cet argent vers de l’épargne dite "utile" sans faire prendre trop de risques aux épargnants, l’État en rêve, le ministère de l’Économie y travaille activement.
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