Économie : la France va devoir composer avec une inflation forte et une croissance en berne
Les dernières prévisions de l’Insee viennent de tomber pour le premier semestre 2023. Elles sont plutôt moroses.
C’est l’autre préoccupation du moment après la réforme des retraites : notre pouvoir d’achat. Autant dire que les tensions sont loin de s’apaiser dans les mois qui viennent, y compris pour le gouvernement. Si on résume les projections de l’Institut national de la statistique (Insee), l’économie française devrait se maintenir mais affronter des vents contraires.
La création de richesse nationale (le PIB) devrait progresser d’un petit 0,1%, puis 0,2%, respectivement aux premier et deuxième trimestres, avec une production industrielle moins forte que prévu. C’est-à-dire que trois ans après le premier confinement lié à la pandémie de Covid, et un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine, les indicateurs économiques restent très faibles, même si on assiste à une certaine résistance de notre économie. La vraie question est effectivement celle du pouvoir d’achat qui, toujours selon l'Insee, devrait reculer de 0,8% sur chacun des deux premiers trimestres de l'année.
Inflation durable
En février, la hausse des prix a atteint 6,3%, inflation inédite depuis les années 1980. L’Insee relève que cette hausse des prix est désormais plus tirée par l’envolée des prix des produits alimentaires qu’énergétiques. Une inflation qui devrait se calmer un peu au mois de juin, sauf pour l’alimentaire qui resterait largement au-dessus des deux chiffres : +15%.
Face à la flambée des prix, deux tiers des ménages interrogés par l’Insee disent avoir changé leurs habitudes de consommation, en réduisant surtout leurs achats alimentaires et la consommation d’énergie à domicile. Ce qui a un effet direct sur la croissance puisque quand les prix montent, la demande baisse. Aujourd’hui, face à la hausse des prix, nous consommons moins et sortons moins. En résumé, selon l’Insee, du côté des entreprises, la production manufacturière se replierait légèrement avant de se stabiliser d’ici le mois de juin, mais le taux de chômage resterait stable. Pas de dégradation notable à l'horizon donc en termes d'emplois.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.