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Énergie : comment expliquer la forte baisse du prix de gros du gaz en Europe

Le prix de gros du gaz naturel en Europe est à son plus bas niveau depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il est même près de cinq fois moins cher qu’au mois d’août. Comment s’explique ce repli important ?

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un brûleur d'une gazinière. (GETTY IMAGES)

Nous pouvons dire merci à l’automne qui a été clément ce qui a permis d’épargner et d’économiser nos stocks avec moins de chauffage. Nous pouvons nous dire merci à nous-mêmes, consommatrices et consommateurs, qui avons nettement moins brûlé de gaz dans nos chaudières en baissant nos thermostats. La sobriété a payé. Et puis l’Europe avait pris ses dispositions l’été dernier en remplissant ses réserves à ras bord en prévision des tensions géopolitiques.

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Au mois d’août dernier, le prix culminait à 342 euros le mégawattheure (l’unité de compte officiel). Aujourd’hui, nous sommes autour de 73 euros le MWh. Pour rappel : le prix de gros du gaz, c’est celui auquel se fournissent les grands énergéticiens sur le marché international et qui le réinjectent ensuite dans le circuit de la consommation finale.

Le consommateur va-t-il en profiter ?

Il faut rester prudent car les variations sur les prix de gros ne se reflètent pas directement dans le prix final facturé aux consommateurs. La raison est simple : les énergéticiens lissent leurs tarifs pour éviter les trop grandes variations, d’un mois sur l’autre, en cas de problème. Dans tous les cas, la hausse de 15% des tarifs réglementés du gaz décidée au 1er janvier reste en vigueur. Enfin, rien ne dit précisément si les températures vont rester clémentes.

S’il y a une vague de froid en janvier, les prix remonteront de manière certaine. Sans parler des questions géopolitiques qui continuent de peser. Il va falloir attendre de savoir ce que Vladimir Poutine va décider sur le gaz envoyé vers l’Europe, et ce que décideront d’autres fournisseurs comme la Norvège.

Les pays membres de l'Union ont récemment décidé de plafonner à 180 euros le prix du mégawattheure à l’achat. C’est-à-dire que si le prix du marché est au-dessus, nos grands fournisseurs ne seront pas payés sur le surplus. Cela n’a rien pour plaire aux pays qui nous vendent leur gaz. Donc calme sur les prix actuellement. Qu’en sera-t-il dans les prochains mois ?

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