Exportations en baisse, inflation importante... Pourquoi l'économie allemande est en panne

La croissance économique ne sera pas au rendez-vous en Allemagne cette année. On s’y attendait et les prévisions officielles qui viennent de tomber sont sévères.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une usine sidérurgique à Völklingen, en Sarre (Allemagne), avril 2019. Photo d'illustration (LEYLA VIDAL / MAXPPP)

C’est officiel : pour cette année, Berlin n’anticipe plus qu’une croissance de 0,2% de son PIB (sa richesse nationale) contre 1,3% initialement prévu. 1% de croissance en moins : c’est la douche froide… qui n’est pas étonnante pour un pays tombé en récession fin 2023. Trois facteurs principaux expliquent ce net repli de la première économie européenne : exportations en berne, transition climatique compliquée et consommation freinée par une inflation plus importante que chez certains pays voisins, dont la France.

Perte de dynamique du "Mittelstand"

La conjoncture internationale a remis en question le modèle économique qui a fait le succès de l’Allemagne depuis les années 50. Un tissu entrepreneurial, baptisé "Mittelstand", composé de PME familiales tournées vers les exportations. Seulement voilà, la conjoncture mondiale s'est enrayée, et les choix de politique énergétique du pays initiée par l’ancienne chancelière Angela Merkel, avec l’abandon du nucléaire, ont renchéri les prix de l’énergie consommée par les entreprises qui ont perdu en rentabilité, compétitivité et dynamisme.

En plus de ces problèmes, l’Allemagne est, comme beaucoup d’autres pays occidentaux, confrontée au vieillissement de sa population. Le gouvernement reconnaît qu’en raison de ses faiblesses structurelles liées notamment au manque de main-d’œuvre, l’Allemagne devrait traverser un tunnel de faible croissance, autour de 0,5% par an jusqu’en 2028. Ce qui pose problème à la fragile coalition au pouvoir dirigée par le chancelier Olaf Scholz. De plus en plus de débats animent la fragile alliance au pouvoir à Berlin entre le parti social-démocrate, le parti libéral et les verts.

Conséquences pour les pays voisins

Le moteur économique de l’Europe qui tousse, c’est l’ensemble de la zone euro qui risque de s’enrhumer. Notre ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a d’ailleurs invoqué ce ralentissement allemand pour expliquer les nécessaires économies budgétaires prévues cette année de ce côté-ci du Rhin. Mais, à quelque chose malheur est bon. Ce trou d’air allemand ne peut en effet que pousser Berlin à jouer européen et renforcer son potentiel de développement avec des pays comme la France et l’Italie. Des rapprochements finalement profitables à tous. Les partenaires commerciaux de l’Allemagne ont tout intérêt à jouer cette carte.

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