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Grippe aviaire : peu convaincus par la campagne de vaccination des canards français, des clients étrangers suspendent leurs importations

Le Japon, le Canada et les États-Unis ont décidé de stopper leurs importations de volailles françaises. S'il est encore trop tôt pour en mesurer l'impact, ces mesures risquent de peser sur l'activtité des éleveurs.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le début de la campagne de vaccination contre la grippe aviaire dans un élevage de canards, à la Jonchère , le 5 octobre 2023. (J?R?ME FOUQUET / MAXPPP)

La perte de confiance est sérieuse. La vaccination des canards qui a débuté dimanche 1er octobre était censée rassurer nos clients mais rien n’y fait, au grand dam des producteurs français, notamment de foie gras, l’un des produits tricolores les plus prisés en Asie. Ce n’est pas faute de volonté de la part des autorités françaises de tout faire pour éradiquer la maladie. Après les élevages décimés entre 2015 et 2017, des dizaines de millions de volailles ont été euthanasiées. Dix millions ne serait-ce qu'entre 2022 et 2023. 

Quelque 70 pays importateurs dans le monde

Le Japon, par exemple, représente 6% des exportations françaises de foie gras. En fermant ses frontières à nos produits, le pays veut éviter de contaminer ses propres élevages, même si techniquement et scientifiquement le risque est quasi-nul. L’argument invoqué par Tokyo est le suivant : un pays, en l’occurrence la France, qui vaccine son bétail ne maîtrise pas la circulation du virus sur son propre territoire.

Le Japon n’est pas le seul pays à avoir stoppé ses importations de volailles françaises. C’est le cas également du Canada et des États-Unis. Tous deux ont pris une mesure provisoire et temporaire mais bien réelle qui pèse lourdement sur nos exportations, et donc directement sur les éleveurs français. Pour l’heure, aucun chiffre n’est disponible concernant l’impact direct sur la filière au cours des derniers mois. Mais une référence existe, celle des deux épisodes de grippe aviaire qui avaient touché le cheptel français en 2016 et 2017 avec la fermeture du marché à l’exportation. La perte par la France de son statut de pays indemne à la maladie avait alors représenté des pertes s’élevant jusqu’à 33 millions d’euros.

Quelque 70 pays dans le monde achètent aujourd’hui du foie gras et des palmipèdes français. Autant d’États susceptibles de suspendre leurs importations. Lourd enjeux de diplomatie économique pour les autorités françaises.

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