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Guerre en Ukraine : le patron de BlackRock prédit la fin de la mondialisation

Le conflit est-il en train de tuer la mondialisation de l’économie ? Oui, répond l’un des financiers les plus importants de la planète : Larry Fink, premier gestionnaire de fonds au monde.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
 Larry Fink, le patron de BlackRock. (LUDOVIC MARIN / AFP)

On se souvient de ce nom, BlackRock, pour avoir fait la une il y a bientôt deux ans lorsque ce fonds américain s’était félicité que la loi Pacte lui permette de gérer – enfin – la retraite privée des Français. BlackRock gère aujourd’hui 10 000 milliards de dollars d’actifs, un peu plus de 9 000 milliards d'euros, partout sur la planète. Ce fonds est né en 1988 avec ce qui allait devenir la mondialisation de l’économie. 

Sauf que les choses ont changé : et la guerre en Ukraine pourrait tout bousculer. Et ses dirigeants basés à New York savent donc de quoi ils parlent. Selon Larry Fink, le patron du premier gestionnaire de fonds au monde, "l’ordre mondial en vigueur depuis la fin de la guerre froide est terminé (…)  L’invasion russe de l’Ukraine met fin à la mondialisation que nous avons connue au cours des trente dernières années." Pour lui, l’impact de la guerre se répercutera sur les décennies à venir d’une manière que nous ne pouvons pas encore prévoir.

Arguments avancés

Le patron de BlackRock prend les deux piliers que sont l’énergie et le commerce. L’énergie d’abord : d’évidence, la sécurité énergétique a rejoint la transition énergétique en tant que priorité mondiale. Cela va avoir un impact direct sur le climat, entre des États-Unis tentés d’augmenter leur offre de pétrole et de gaz de schiste et une Europe probablement contrainte de recourir de plus en plus au charbon avant que les renouvelables ne puissent prendre entièrement le relais.

Le commerce ensuite : selon Larry Fink, s'ajoutant à la pandémie de Covid-19, la guerre sur le sol européen poussera très probablement à la délocalisation de certaines activités vers les Etats-Unis, le Mexique et le Brésil, mais aussi en Asie. Un mouvement générateur d'inflation et un vrai sujet stratégique, géopolitique, économique et social pour l'avenir du leadership européen sur la scène internationale.

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