Industrie : Bruno Le Maire lance la chasse aux normes européennes anti-compétitives
La Chine était dans le collimateur de la réunion organisée, lundi 8 avril, à Paris, par Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, avec ses homologues allemand et italien. L’idée de mettre toujours plus d’Europe dans les contrats de nos grandes entreprises n'est pas nouvelle et la situation ne s’est pas améliorée. Le déficit commercial entre la Chine et l’Europe a été multiplié par trois en dix ans, passant de 100 à 300 milliards d’euros. L’objectif est donc d’insister de nouveau sur l’importance de réserver les marchés publics aux produits "made in Europe" ou, au moins, avoir un contenu européen dans les appels d’offres (à hauteur de 40, 50 ou 60%), voire imposer d’importants critères qualité ou environnementaux sur les produits étrangers dans les marchés publics.
Avis européens divergents
Parmi les grands partenaires européens, l’avis n’est pas unanime. D’où la réunion organisée lundi à Paris pour tenter de se mettre d’accord au moins avec les deux autres grands pays industriels du vieux continent que sont l'Allemagne et l'Italie. Le plus réticent étant l’Allemagne. Aux yeux de Berlin, imposer trop de "fabriqué en Europe" dans les marchés publics internationaux reviendrait à nous tirer une balle dans le pied. L’Allemagne craint en effet des mesures de rétorsions sur ses propres produits car la Chine est son premier partenaire commercial.
Cette attitude n’est pas nouvelle de la part de l’Allemagne, si ce n’est qu’aujourd’hui, et Bruno Le Maire insiste sur ce point, dans certains domaines économiques comme les panneaux photovoltaïques, les voitures électriques ou les batteries, l’Europe est devenue une simple économie de rattrapage. Nous ne sommes pas proactifs.
Chasse aux normes
Parmi les solutions évoquées par notre ministre de l’Économie figurent des règles plus simples au niveau européen, et surtout des normes moins strictes. Ces normes représentent aujourd’hui un vrai marché pour des sociétés et des cabinets spécialisés. Elles nuisent aux entreprises européennes en les rendant moins compétitives face aux Chinois et aux Américains et renchérissent nos produits sur la scène internationale.
Lors de leur réunion trilatérale, Paris, Berlin et Rome ont pondu un communiqué très protocolaire dans lequel ils s’engagent à faire la chasse aux normes européennes. Rien, en tout cas à ce stade, qui pousse l’Europe à véritablement montrer les dents. Prochaine étape la semaine prochaine avec un Conseil européen extraordinaire réunissant les 27 États membres.
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