Industrie du luxe : la nécessaire mutation stratégique face au ralentissement du marché

L’industrie du luxe contribue au dynamisme commercial de la France à l’étranger, mais s’il veut continuer de s’imposer, le secteur doit élargir sa clientèle en tentant de séduire les jeunes notamment.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les titres LVMH et Hermès souffrent des projets de taxes douanières que va imposer Donald Trump une fois qu’il sera officiellement au pouvoir en janvier prochain, (photo d'illustration, le 16 avril 2023). (IMAGEBROKER/TIMON SCHNEIDER / IMAGEBROKER.COM)

Revoir rapidement sa stratégie, c’est ce que recommande un rapport publié par le cabinet conseil Bain et Company au moment où les projets fiscaux du président élu américain, Donald Trump, suscitent les plus vives inquiétudes. franceinfo vous en parlait mercredi 13 novembre, les actions des groupes LVMH ou Hermès ont décroché, avant de se reprendre un peu, à la bourse de Paris. Les titres souffrent des projets de taxes douanières que va imposer Donald Trump une fois qu’il sera officiellement au pouvoir en janvier prochain. Des augmentations de taxes de 10 à 20% sur les produits européens importés aux États-Unis, jusqu’à 60, voire 100%, sur les produits chinois. Deux régions du monde qui pèsent très lourd dans les bénéfices des groupes en question.

Le secteur du luxe pèse aujourd'hui environ 1 500 milliards d'euros, légèrement moins que les revenus du marché automobile sur la planète. Les ventes mondiales du luxe sont plombées en grande partie par le marché chinois qui devrait encore reculer de 3% en 2024 dans la mode, la maroquinerie, l’horlogerie ou la joaillerie. Selon les auteurs de l’étude Bain et Company, hors période Covid, nous n’avons pas vu cela depuis 15 ans. Ce n’est pas un cataclysme, mais une sérieuse raison de bouger et de se remettre en question.

Changement des habitudes de consommation

La plus grande mutation vient des jeunes. Partout, les millenials (génération Y née entre le début des années 80 et milieu des années 90), puis la suivante (génération Z, née entre fin des années 90 et début 2010) se détournent du luxe. C’est donc cette clientèle qu’il faut regagner, mais avec d’autres produits, dont le sport.

Pour preuve avec le début tout récent de l’aventure sportive des grands du luxe comme LVMH. Après avoir été partenaires des Jeux olympiques Paris 2024, l’entreprise de Bernard Arnault va investir dans la Formule 1. La famille Arnault a même récemment annoncé le rachat de l’équipe de foot Paris FC. C’est une mutation en cours de la part des géants du luxe, contraints forcés, notamment pour séduire les classes moyennes et non plus seulement les richissimes clients. Selon les projections, au cours des dix prochaines années, 500 millions de personnes vont gagner le statut de "classe moyenne" dans le monde, dont 150 millions en Chine, 20 millions en Amérique latine, 15 millions en Inde.

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