Inflation : face à la flambée des prix de l'énergie, les entreprises réduisent leur consommation sans toucher à leur production
À quelque chose malheur est bon. Inflation, guerre en Ukraine, mais aussi incertitudes liées conflit au Proche-Orient, les chefs d’entreprises sont encore plus prudents et économes. Selon la dernière enquête menée par l’institut de conjoncture Rexecode pour la banque publique d’investissement Bpifrance Le Lab, depuis le début de la flambée des prix, 49% des PME et TPE (très petites entreprises) ont réduit leur consommation en électricité, gaz et pétrole. Le chiffre est encore plus impressionnant dans le secteur industriel car la proportion d'entreprises qui ont réduit leur consommation énergétique atteint 60%.
Pas d’effets sur la production
Est-ce que ces économies d’énergie ont eu un impact sur l’activité des entreprises ? Non, la sobriété n’a pas pénalisé la production. Preuve que l’on peut faire aussi bien en consommant moins. En adoptant, par exemple, l’éclairage des bureaux et des usines, en optimisant les flottes de véhicules, etc.). Plus intéressant encore : il ressort de cette enquête Bpifrance Le Lab que les patrons interrogés veulent aller plus loin dans leurs efforts. Quelque 75% des chefs d’entreprises sondés affirment en effet que les mesures de sobriété qu’ils ont mises en place à l’aune de la crise énergétique sont étudiées pour être pérennes, durer dans le temps.
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Quand l’activité économique ralentit, les entreprises consomment automatiquement moins d’électricité ou de gaz. Mais, même avec une activité qui repart, les patrons de PME savent que le temps de l’énergie peu chère est révolu. Il leur faut donc faire des économies pour éviter que cela ne pèse sur leurs coûts de production, et rester compétitifs face à la concurrence. Enfin, les économies vont également servir à financer les investissements très coûteux qui s’imposent pour adapter l’outil de production aux contraintes de la transition énergétique, qui plus est à l’heure du crédit plus cher avec les taux d’intérêts élevés. Nous sommes au cœur de ce que les économistes appellent "le signal prix". Un prix élevé de l’énergie qui dissuade de consommer plus. Le principe du "signal prix" vertueux qui, visiblement, fait école.
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