Investissements pour les entreprises et transition écologique : les Européens à la peine pour contrer le plan Biden
Bien plus que l'entorse faite aux règles de la concurrence, c’est la compétitivité de nos entreprises qui est en jeu. Et une nouvelle fois l’avenir de notre souveraineté en cette période de fortes tensions internationales. L’argent mis sur la table pour aider les entreprises américaines dans la transition énergétique vient casser en quelque sorte la volonté des européens en général, et des Français en particulier, de redonner des couleurs à leur propre industrie.
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Que prévoit exactement le plan Biden ?
Il s’appelle l’IRA, pour Inflation Reduction Act. Un plan sur dix ans à 370 milliards de dollars d’investissements en faveur de la lutte contre le changement climatique et pour placer les Etats-Unis au cœur de la bataille. Il s’agit de passer d’une politique de subventions à une politique de crédits d’impôts, d’incitations fiscales plus offensives et plus efficaces.
Derrière l’objectif environnemental louable se cache un redoutable plan à caractère protectionniste. On aide les entreprises américaines à se redresser et on invite les entreprises étrangères à venir bénéficier du système pour produire sur le sol américain. Et donc en faire profiter l’économie et l’emploi local. A terme, le risque est de voir partir nos entreprises, nous vidant ainsi de notre propre substance au moment où l’Europe en a le plus besoin.
L'Europe joue dispersée, là où les Etats-Unis misent sur l'unité
Conséquence, nous avons nos propres plans : "France 2030" pour ce qui nous concerne, soit 54 milliards d’euros sur cinq ans. L’Allemagne a également son plan avec 200 milliards d'euros, mais uniquement pour l’industrie allemande.
Les Européens doivent repenser le soutien à leurs entreprises, d’où l’appel lancé jeudi 15 décembre à Bruxelles par Emmanuel Macron lors d’un sommet européen. "Nous devons avoir une réponse pour maintenir une concurrence équitable et défendre nos grands projets", a insisté le chef de l’Etat français. Comme on dit dans les plus hauts étages du ministère de l’Economie et des Finances : la preuve est faite que l’économie c'est avant tout de la politique.
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