La crise immobilière fait plonger le secteur du bâtiment

Le secteur du bâtiment voit son activité reculer de près de 7% en 2024, et les perspectives sont tout aussi mauvaises pour 2025. La Fédération française du bâtiment confirme l’impact de la crise immobilière.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Chantier de construction d'un immeuble. Le Mans, France. (MICHEL GILE / GAMMA-RAPHO / GETTY IMAGES)

Les chiffres publiés par l'organisation professionnelle, mi-décembre, sont plus qu’alarmants. Le chiffre d’affaires est en baisse de 16% dans la construction neuve en 2024, et ça ne sera guère plus réjouissant en 2025 avec un repli attendu de 15%. Il concerne à la fois la construction de logements collectifs (les immeubles) et celle du résidentiel (les maisons individuelles). Un sérieux coup d’arrêt pour la construction neuve en France.

Les entreprises du BTP chiffrent à 100 000 le nombre de postes menacés pour 2025, après 30 000 déjà cette année. Il y a l’emploi, mais aussi la transition écologique, autre enjeu majeur, car on connaît la lourde responsabilité du bâtiment en la matière. Les matériaux de construction sont très énergivores, comme le béton, le ciment, l'aluminium, ou le PVC pour portes et fenêtres. Chaque euro compte pour être toujours plus vertueux face aux exigences environnementales et administratives, mais quand l’argent vient à manquer, l’innovation ne peut pas suivre, ou suit très difficilement.

Un message politique

Olivier Salleron, président de la FFB, ne décolère pas face à l’immobilisme parlementaire et les querelles entre partis politiques, alors que la France attend un vrai programme économique et social. "Il y avait tout ce qu’il fallait dans la loi de finances pour redonner cet influx aux citoyens et réinvestir dans la pierre", se désole le représentant de la branche face à la censure qui a frappé à l’Assemblée nationale le 4 décembre.

L’accession à la propriété est de plus en plus difficile. Il est compliqué de trouver un logement à un coût abordable. C’est une vraie question sociale et sociétale qui se pose et place les politiques publiques sur le devant de la scène à l’heure où un nouveau gouvernement va arriver aux affaires. Avec les questions liées à la mobilité et les transports, l’immobilier et le logement sont aujourd’hui les préoccupations majeures des jeunes, des étudiants, des foyers en général, prêts à jouer la mobilité pour trouver ou retrouver un travail. Faut-il encore que l’offre soit au rendez-vous.

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