La réindustrialisation de la France en panne

La réindustrialisation de la France a marqué le pas au premier semestre. Les ouvertures de sites industriels ont nettement reculé, reconnaît le ministère de l’Économie.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le ministère de l'Economie, à Paris (image d'illustration). (VALERIE VREL / MAXPPP)

Mauvaise passe en effet entre janvier et juin pour la dynamique industrielle française. Seules 36 ouvertures de sites industriels ont été recensées en six mois. À ce rythme, il sera impossible d'atteindre les chiffres de 2022. Nous étions à 176 créations sur l'année. On en dénombrait 189 en 2023.

Le ministère de l’Économie avance deux éléments : une normalisation des ouvertures d'usines après une reprise enregistrée à la sortie de la crise Covid, et la conjoncture dégradée par les incertitudes géopolitiques qui ont nettement ralenti les projets d’investissements. Quand on regarde dans les détails, c’est l’industrie verte liée à l'environnement qui arrive en tête des ouvertures de sites – 17 au total. A contrario, l’automobile plombe sérieusement l’ambiance. Crise énergétique et baisse des ventes des véhicules neufs aidant, la production a baissé et entraîné de nombreuses fermetures, essentiellement des équipementiers, et le mouvement n’est pas terminé.

Perspectives pessimistes

Cette situation est inquiétante pour la production et l’emploi dans les secteurs touchés, quant à un redressement de la situation, il est difficile à imaginer pour une seule est simple raison de très court terme : le résultat de l’élection présidentielle américaine. Les milieux économiques détestent l’incertitude. Or, Donald Trump est l’homme de toutes les imprévisibilités, capable de décider tout et son contraire, du jour au lendemain, dans les relations commerciales avec ses partenaires internationaux.

D’autant que l’Europe souffre déjà d’un problème de compétitivité lié à son manque d’investissements, comme le souligne le récent rapport Draghi, l’ancien commissaire européen qui fut aussi président de la Banque centrale européenne. Ajouter à cela les projets fiscaux du gouvernement français dans le cadre de la construction du budget 2025 en débat actuellement à l’Assemblée nationale.

Trop d’incertitudes, nationales et internationales, pour les investisseurs et entrepreneurs qui vont continuer de jouer l’attentisme avant de donner suite à leurs projets. Vrai sujet de réflexion alors que s'ouvre vendredi 8 novembre à Paris le salon du Made in France, le fabriqué en France, jusqu’au lundi 11, Porte de Versailles.

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