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Le brief éco. 1er-Mai, muguet business

Le 1er-Mai, c'est la fête du travail mais aussi celle du traditionnel brin de muguet. Entre senteur de printemps et business juteux. 

Article rédigé par franceinfo, Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une salariée d'une entreprise horticole produisant du muguet près de Nantes.  (GEORGES GOBET / AFP)

Au-delà de l’aspect porte-bonheur du 1er-Mai, il y a le côté business finalement très peu connu et que l'on doit à Charles IX. Le 1er mai 1560, les producteurs nantais avaient offert au roi un bouquet. Le souverain a perpétué la tradition en offrant un bouquet aux dames de la cour. Les cultivateurs de la région nantaise fournissent toujours 80% des brins de muguet vendus dans l’hexagone.

Chaque année, pour le jour de la Fête du Travail, les Français achètent 60 millions de brins à 1,50 euro. Ces chiffres de l’institut TNS-Sofres n’incluent pas les ventes sauvages de muguet sur le bord des routes. Au final, on atteint un marché de 100 millions d’euros, 90 millions pour le muguet vendu par les fleuristes plus 10 millions pour le muguet sauvage.

Un marché plutôt juteux 

Pour les vendeurs à la sauvette, c’est tout bénéfice puisque ces commerçants d'un jour ne payent ni taxes ni impôts. Pour les producteurs officiels et les maraîchers, c’est différent. Ils emploient 6 000 personnes dont 4 000 saisonniers, paient des charges et investissent dans des calibreuses automatiques qui fonctionnent uniquement dix jours par an, rendant l’amortissement très coûteux. Ces machines pratiquent le guidage laser. Un brin officiel doit comporter 18 à 20 clochettes et sa tige ne doit pas dépasser 25 à 30 cm. Un brin de muguet revendu 1 euro 50 est négocié au marché de Rungis entre 30 et 45 centimes.

Une symbolique sociale 

Née en France, la tradition du muguet le 1er-Mai s’est exportée aux Etats-Unis en 1886. La clochette remplace alors l’églantine rouge, le symbole de la lutte des syndicats ouvriers à Chicago.

En France, la vente sur la voie publique est libre, sans taxes ni impôts, depuis 1936 et c’est devenu un vrai business, aussi, pour le Parti Communiste Français. Les militants qui vendent le muguet au débotté rapportent chaque année environ 500 à 600 000 euros dans les caisses du parti, soit 10% des souscriptions annuelles. Vive le 1er mai ! 

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