Le brief éco. Air France s’apprête à renouveler et agrandir sa flotte
Faut-il y voir un signe de reprise en général, et chez Air France-KLM en particulier ? La compagnie aérienne lance un appel d’offres pour l’achat de 160 nouveaux avions.
Il y a longtemps qu’Air France n’avait pas envisagé de commander d’appareils. On a même à l’esprit la mise au rebut des gros porteurs A380 qui peuvent embarquer jusqu’à plus de 500 passagers et à qui la crise a donné le coup de grâce. Qui dit appel d’offre ne dit pas achat immédiat, mais si elle se confirme cela serait selon le patron d’Air France-KLM, Ben Smith, la plus grande commande de l’histoire du groupe.
L’objectif de cet appel d’offres est de renouveler et d’augmenter la flotte des court et moyen-courriers, des appareils qui assurent les vols de 1 500 à 3 000 km. Les deux principaux bénéficiaires de ces futurs nouveaux avions seront KLM, le partenaire néerlandais du pavillon français, et Transavia, la compagnie à bas coûts, filiale de l’alliance. En réalité, à travers cet appel d’offres, Ben Smith justifie et officialise les synergies nécessaires entre les différentes compagnies du groupe. Plusieurs entités vont profiter d’un programme de commandes en commun.
Compétition Airbus - Boeing
Selon les analystes, l’américain Boeing pourrait être le grand gagnant car ses appareils de type 737 occupent déjà une place importante dans la flotte de KLM et Transavia. Mais l’européen Airbus ne devrait pas rester sur le bord du chemin. Les avions qui font l’objet de l’appel d’offres sont des monocouloirs (un seul couloir au centre de l’appareil entre les rangées de sièges, 150 à 250 passagers embraqués), ce qui est le cas des Boeing 737 MAX et des Airbus A320Neo, tous les deux écolo-compatibles grâce à leur fuselage plus léger et des moteurs moins énergivores.
Cet appel d’offres global fait sens sur le plan industriel. Il est très habile pour négocier les prix à l’heure de la reprise et renforcer l’image d’un groupe réellement intégré. Le Canadien Ben Smith en rêvait depuis son arrivée à la tête d’Air France-KLM en septembre 2018. Son rêve pourrait bien se réaliser avec la sortie de crise.
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