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Le brief éco. Alliance Monoprix/Sarenza : l’affaire est dans le sac

Une union de raison pour faire face à la forte concurrence des géants du commerce en ligne : Monoprix et sarenza.com s'unissent. Un mariage qui était dans l'air depuis quelques temps.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un supermarché Monoprix à Dunkerque (Nord). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

C'était dans l'air, c'est fait : Monoprix, filiale du groupe Casino, et sarenza.com, le spécialiste de la vente de chaussures sur internet, ont concrétisé leur mariage. Une union de raison pour faire face à la forte concurrence des géants du commerce en ligne.

Stéphane Treppoz, le patron de sarenza.com, l’avait confié il y a deux mois lorsque l’opération n’était encore qu’un projet bien avancé : "On s’est battu face au pouvoir des GAFA ." (Google, Amazon, Facebook, Apple), disait-il. Un combat face à des forces de frappe qui pèsent des milliards de dollars de capitalisation boursière. Objectif : résister et ne pas être avalé par ces géants du net américain.

Changements pour les clients

Concrètement, les clients des deux enseignes vont pouvoir acheter, sur le site de l’une ou l’autre, les produits des deux, et être livrés en magasin ou à domicile. Une clientèle aux deux tiers provinciales pour sarenza.com, aux deux tiers parisienne pour Monoprix, avec une base commune de 10%. De quoi développer un bon business à deux.
Pour Casino, maison-mère de Monoprix, le rachat de sarenza.com est l’occasion de se renforcer sur internet, atteindre la taille critique sur le commerce en ligne. Monoprix réalise aujourd’hui seulement 1% de son chiffre d’affaires mode, beauté et maison sur le web. L’objectif est d’atteindre 10% avant cinq ans.

Complémentarité géographique

Sarenza.com bénéficie d'un fort ancrage européen à travers trente pays, 650 marques et près de 40 000 modèles de chaussures, mais avec une faible rentabilité. Monoprix est implanté dans plus de 250 villes en France avec 800 magasins. Chiffre d’affaires 2017 : cinq milliards d’euros. À eux deux, Casino et Sarenza veulent devenir leader omnicanal (de l‘internet à la boutique en ville). Un mot s'impose aussi de plus en plus : "phygital" (l'alliance du physique et du digital. Après s’être démarqué sur les prix, on se positionne maintenant sur le service.

Des mouvements de concentration qui touchent d’autres enseignes en France

Les autres exemples sont nombreux : Carrefour et showroomprivé.com, Spartoo (site de ventes en ligne) et les chaussures André, etc.
Il s'agit de tout tenter pour lutter contre les géants prédateurs américains du net. Alors que Bruxelles peine à imposer un modèle économique, les entreprises avancent de leur côté. Preuve, une fois de plus que les entreprises privées ont toujours une longueur d’avance sur le politique.

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