Le brief éco. Amende record : pourquoi Google se moque de la décision de Bruxelles
Amende record de quatre milliards 300 millions d’euros infligée à Google par Bruxelles pour abus de position dominante. Le groupe va faire appel.
La Commission européenne inflige à Google une amende record de quatre milliards 300 millions d’euros pour abus de position dominante. Bruxelles reproche au groupe américain de favoriser son système d’exploitation Androïd pour privilégier son moteur de recherche sur les téléphones portables. Plus de quatre milliards d’euros. Cela commence à faire beaucoup sur le plan financier.
Cette amende tombe après celle de 2,5 milliards d’euros déjà infligée à Google en juin 2017. Cette fois c'était pour position dominante de son comparateur de prix. L’addition est simple : quatre milliards 300 millions plus deux milliards 400 égale six milliards 700 millions d’euros à sortir. Et une autre affaire est encore dans les cartons, toujours pas tranchée. Elle remonte à 2016 et concerne un abus de position dominante sur les publicités en ligne. On peut donc s'attendre à quelques milliards d'euros supplémentaires d'amendes.
Google peut-il payer sans se mettre en danger ?
L’amende record infligée mercredi (quatre milliards 300 millions d’euros) ne représente qu’un peu plus de deux semaines de chiffre d’affaires d’Alphabet, la maison-mère de Google. C’est une goutte d’eau dans la trésorerie aujourd’hui disponible de l’entreprise, soit près de 90 milliards d’euros. Un tantinet provocatrice, Alphabet annonce le plus simplement du monde qu’elle va inscrire le montant de l’amende dans ses comptes du deuxième trimestre 2018. En d’autres termes : circulez, y a rien à voir ! D'ailleurs, le cours de bourse n'a pas bougé à New York. Pas d'inquiétude chez les investisseurs.
Le groupe va faire appel
Les possibilités de recours sont multiples et les avocats américains sont très forts. Le vrai sujet, c’est la quasi-impuissance de l’Europe à contrer les géants américains du net. On le voit sur le plan fiscal, le problème n'est toujours pas réglé. Cela avance en revanche plus rapidement sur les questions de concurrence, mais Bruxelles agite le bâton des amendes et des sanctions, ce qui fait bien rire de l’autre côté de l’Atlantique.
Alors quelle solution ? Démanteler Google, comme le préconisent certains politiques ? Impossible, évidemment. Et à quoi bon ? Un tissu de PME françaises travaillent avec les Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) : concepteurs, fabricants de matériels, etc. Il faut que l’Europe créé les bases d’un nouveau statut fiscal et réglementaire commun pour permettre à ses propres entreprises de reprendre le contrôle des supers pouvoirs que les Gafam se sont octroyés, faute de vigilance de notre part. En clair : il faut recréer les conditions d'une concurrence loyale.
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