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Le brief éco. Canson devient Italien

Les célèbres papiers Canson passent sous pavillon italien, repris par le groupe Fila, spécialisé dans les articles d’écriture, de dessin et les vêtements de sports. La fin d’une aventure française qui remontait au milieu du XVIe siècle.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une feuille de papier Canson au musée Canson à Annonay en Ardèche. (CELIK ERKUL / MAXPPP)

L’opération a été bouclée et officialisée mercredi 5 octobre. On peut s'autoriser une petite larme en voyant partir cette entreprise qui était bien ancrée dans le patrimoine français. Fondé en 1557 par la famille Montgolfier à Annonay, en Ardèche, Canson est le papier des beaux-arts par excellence. Le repreneur italien reconnaît qu’il met la main sur l’entreprise la plus prestigieuse au monde dans le secteur de la production et de la distribution de papier à haute valeur ajoutée.

Pourquoi cette vente aujourd’hui ?

Depuis 2007, Canson appartenait au groupe normand Hamelin, qui commercialise également les marques Oxford et Elba. Connu dans le monde entier, Canson a dégagé l’an dernier un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros  (+5% sur un an) mais n’était plus considérée comme stratégique par Hamelin, qui a décidé de se recentrer sur les fournitures scolaires et le matériel de bureau.

L’Italien Fila fait une bonne affaire. Il rachète Canson pour 85 millions d’euros, peut-être 15 millions supplémentaires si les résultats sont encore au rendez-vous cette année. Du même coup, il reprend les sites de production en France, mais aussi en Italie, aux Etats-Unis, au Brésil... jusqu’en Chine. Fila promet même d’investir en Ardèche pour un projet logistique.

Quelles perspectives de croissance ?

Le marché des beaux-arts présente l’immense avantage – pour ne pas dire privilège – de ne pas être touché par le digital comme d’autres secteurs. Une aquarelle restera une aquarelle, un dessin au fusain restera un dessin au fusain. Aussi moderne soit-il grâce aux derrières prouesses technologiques, l’écran ne remplacera jamais le papier de qualité.

Le marché des beaux-arts est d’ailleurs en progression de 5 à 6% par an, ce qui est loin d’être négligeable à l’heure du numérique, et cela permet de réaliser de belles marges.

Mais Hamelin a choisi une autre voie. Quant à l’Italien Fila, en mettant la main sur Canson, il entend devenir l’un des principaux acteurs des beaux-arts dans le monde, en continuant de porter haut les couleurs bleu-blanv-rouge grâce aux 260 salariés français qu'il s'est engagé à garder pour perpétuer le savoir-faire maison.

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