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Le brief éco. Combien coûterait un troisième confinement ?

Un nouveau confinement ne semble plus faire de doutes. Le gouvernement prépare les esprits et sort sa calculette. Voici ce que donnent les premières simulations. 

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le ministre de l'Economie, des finances et de la relance Bruno Le Maire le 20 janvier 2021 à la sortie du Palais de l'Elysée, à Paris (LUDOVIC MARIN / AFP)

Reconfinement ou important "tour de vis" sanitaire, notre économie s’en ressentirait sérieusement après des chiffres et une croissance 2020 déjà sinistrés. Baisse d’activité conjuguée à la mobilisation de milliards d’euros supplémentaires chaque mois de la part de l’État : selon le ministre de l'Économie, des finances et de la relance, Bruno Le Maire, qui était auditionné mercredi 27 janvier par les sénateurs, la croissance globale pour 2021 ne pourrait pas atteindre 6% comme prévu.

Moins d’activité, nouvelles dépenses

Il y a l’impact direct sur l’activité, les pertes de recettes pour l’État et le coût de nouvelles aides publiques. Pour ce qui est de l’activité, un confinement d’un mois amputerait notre PIB (la richesse nationale produite) d’environ 1%, soit un peu plus de vingt milliards d’euros ramenés à l’année. L’impact serait évidemment proportionnel à la durée de ce possible troisième confinement. Quant aux dépenses publiques, entre le couvre-feu, le fonds de solidarité pour les entreprises, les exonérations de charges et les mesures de chômage partiel, l’État dépense déjà environ six milliards d’euros par mois. Le reconfinement ferait grimper cette facture à quinze ou vingt milliards mensuels.

Récemment, le ministre chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt, déclarait que 2021 devait marquer la fin de la politique du "quoi qu’il en coûte". Est-ce toujours d'actualité ? Il y a plusieurs manières d’interpréter cette petite phrase qui peut paraître effectivement bien étrange dans le contexte actuel. La fin totale de la politique d’aides publiques certainement pas, mais cela n’exclut pas une révision de la manière dont les aides sont distribuées.

On le voit depuis le début de la crise : certains secteurs s’en sortent mieux que d’autres (le bâtiment, le numérique et la téléphonie avec le télétravail). Faut-il donc continuer à saupoudrer les aides sans tenir compte des différences d’activité, ou plutôt concentrer l’argent sur les pans d’activité totalement paralysés ? Arrêter le "quoi qu'il coûte", non... le rendre plus efficace, certainement.

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