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Le brief éco. Croissance et déficit, l’optimisme du gouvernement

Le Conseil des ministres de mercredi sera consacré en partie  à son programme de stabilité budgétaire pour 2018. Le ministère de l'Économie et des Finances est optimiste.

Article rédigé par franceinfo
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Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances et Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics à l'inauguration de l'e-commerce "Vestiaire collective" à Tourcoing (Nord), le 4 décembre 2017. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Le gouvernement présente en Conseil des ministres, mercredi 11 avril, son programme de stabilité budgétaire pour 2018. Recettes et dépenses sont au menu, et en matière de croissance et de déficit, le ministère de l'Économie et des Finances se veut optimiste.

Plus de croissance et moins de déficit cette année ! Voilà le programme que présenteront le ministre de l’Economie Bruno Le Maire et celui des Comptes publics, Gérald Darmanin, à l’Elysée avant de l’envoyer à la Commission européenne. La veille, mardi, Bercy a fait savoir qu’il révisait à la hausse ses prévisions de croissance (2% pour 2018 contre 1,7% initialement prévu). La nouvelle trajectoire budgétaire intègre également une révision à la baisse de la prévision de déficit public à 2,3% du PIB.

Est-ce que cet optimisme est justifié ?

L’activité reprend, c’est un fait ! La France baigne dans l’évolution positive de la conjoncture internationale… toutes les enquêtes le montrent. Le nombre de demandeurs d’emplois est passé sous la barre 9% de la population active (la baisse du 4e trimestre 2017 a été la plus forte depuis 2008), l’Insee nous dit que les jeunes reprennent espoir dans le marché du travail et les intentions d’embauches par les entreprises progressent à un niveau de 20% cette année. L’amélioration de la conjoncture française, dans le contexte international, ne fait aucun doute.

Des inconnues

Dans le contexte international, il y a les risques. Deux principaux nous pendent au nez : la hausse des taux d’intérêt (après les États-Unis, la BCE dit que cela ne va pas tarder en Europe), et la hausse de l’euro. La devise européenne se renforce face au dollar. Or, une hausse des taux, c’est du crédit moins facile pour les entreprises et les particuliers ; une hausse de l’euro pénalise nos produits que l’on vend plus cher à l’étranger. Mais indépendamment de ces risques, l’État Français pourrait bien pêcher, aussi, dans sa spécialité : les impôts.

Prélèvements obligatoires

Les impôts, dont la France a le secret, font rentrer de l’argent dans les caisses publiques mais brident la consommation des ménages et le dynamisme des entreprises. La France est déjà championne européenne des prélèvements obligatoires et, ce que l’on peut lire dans les prévisions de Bercy ne risque pas de la faire descendre de la première marche du podium. L’ensemble des impôts et taxes perçus par l’administration est révisé à la hausse pour 2018 : 45% du PIB (la moyenne européenne est de 41%, en Allemagne 40% et en Irlande 23%).

Idem pour les dépenses publiques dont le taux s’établira à des niveaux plus élevés que prévu (54,5% du PIB). Plus de la moitié de la richesse produite par la France partira cette année encore dans le fonctionnement de l’administration d’État. C’est la problématique à laquelle est confrontée le président de la République Emmanuel Macron : quelle cure de jouvence pour les comptes publics ? D’où les nécessaires réformes.

Le gouvernement va donc jouer la carte de l’optimisme en Conseil des ministres. On verra ce qu’en dit Bruxelles qui aura le document en sa possession dès la fin du mois d’avril.

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