Le brief éco. Economie : vers une reprise “en aile d’oiseau” ?
Quelle reprise pour l’activité économique après le trou d’air du coronavirus? Dans sa dernière enquête de conjoncture, la Banque de France nous dit que la production continue de rattraper son retard en juillet, mais que la prudence reste de mise pour la suite.
Depuis le début de la crise, les experts ne cessent de s’interroger sur la forme que prendra la reprise de l’activité. Va-t-on vers une reprise en V, en U, ou encore en W, dans le pire des cas ? Pour la Banque de France c’est un scénario “en aile d’oiseau” qui se dessine. Comprenez : une première phase de rebond marqué de l’activité, à la faveur du déconfinement,suivie d’une deuxième phase de reprise, mais plus lente. D’où cette courbe qui s’aplatit et qui fait penser à l’aile d’un oiseau.
Dans sa dernière enquête auprès de 8 500 chefs d’entreprises, la Banque centrale estime que l’activité de juillet, n’était plus inférieure que de 7% à son niveau normal. Une poursuite de l’amélioration, puisqu’en juin, la différence par rapport à la normale était encore de 9%. Mais attention, ce rattrapage d’activité donne aujourd’hui des signes d’essoufflement, et la tendance devrait être un peu plus poussive au mois d’août.
Reprise à plusieurs vitesses
Dans l’industrie, comme dans les services, ont voit que cette reprise est très disparate, qu’elle est à plusieurs vitesses. Mais d’une façon générale, le rebond est plus fort dans l’industrie que dans les services.
Parmi les secteurs industriels à avoir pratiquement retrouvé leur niveau d’avant-crise : l’agro-alimentaire et la pharmacie – tous deux à 97% en juillet – ou encore la chimie, qui revient à 92%. En revanche, c’est toujours aussi difficile pour l’automobile qui n’est qu’à 72% de sa production pré-Covid. Dans les services aussi, la situation est contrastée. Dans le bas du tableau, on retrouve sans surprise l’hébergement, qui n’est qu’à 51% de son niveau normal, ou encore la restauration, qui n’a retrouvé que 74% de son activité d’avant, chute du tourisme oblige. On comprend d’ailleurs mieux pourquoi le gouvernement vient d’étendre ses aides à des activités elles aussi dépendantes du tourisme comme les magasins de souvenirs ou les boutiques d’aéroports. Et puis il y a le bâtiment qui poursuit son redressement, au point de se rapprocher de son rythme de croisière.
À la Banque de France on rappelle qu’il faut être toujours prudent avec les projections faites au milieu de l’été, mais si l’activité se stabilise dans l’industrie comme dans les services, et que le bâtiment continue de se redresser, c’est plutôt bon signe pour la suite. Après le plongeon de 13,8% du PIB. français au 2e trimestre, l’établissement table sur un rebond mécanique de 14% de la croissance au trimestre suivant. Rebond qui ne pourra pas pour autant éviter une récession de 10% sur l’année. Mais c’est encore le coronavirus qui mettra tout le monde d’accord. Tout dépendra de l’ampleur de la résurgence de l’épidémie, et de son impact sur l’économie réelle.
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