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Le brief éco. Emmanuel Macron, chantre de l’intergénérationnel

Parmi les sujets économiques évoqués par Emmanuel Macron dans son interview à la télévision dimanche 15 avril, un mot : "intergénérationnel".

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron lors de son interview télévisée au palais de Chaillot le 16 avril 2018. (FRANCOIS GUILLOT / AF¨P)

"Intergénérationnel" sera-t-il le mot magique du quinquennat ? Lors de l’entretien télévisé du président de la République le 15 avril 2018, ce mot est venu illustrer en quelque sorte la réforme en cours, celle de la France au sens large. Le principe de "solidarité intergénérationnelle" est apparu en fond de décor de plusieurs dossiers : les retraites, bien sûr – dont le système actuel par répartition sera sauvegardé, a insisté le chef de l’État –, la politique de santé et la fiscalité.

Hausse de la CSG

La hausse de la CSG (Contribution sociale généralisée) pour les retraités dit "aisés" (à partir de 1 200 euros de pension mensuelle). Il faut savoir qu’en France, un retraité dispose aujourd’hui, en moyenne, d’un revenu entre 5 et 7% supérieur à celui d’un jeune actif. Emmanuel Macron dit : certes, 60% des retraités sont concernés par la hausse de la CSG, mais cet effort permet parallèlement de baisser les cotisations sociales salariales de tous les travailleurs de France. Autrement dit : cela permet de rendre le travail plus rémunérateur. CQFD : les retraités qui permettent aux jeunes actifs de gagner plus car "ce sont les actifs qui paient les retraités". Solidarité intergénérationnelle phase 1.

Phase 2 : santé et nouveaux besoins de financement

De nouveaux besoins liés au vieillissement de la population, la dépendance, qui serait le fameux "cinquième risque" (après la maladie et maternité, les accidents du travail et maladies professionnelles, la vieillesse). S’il doit encore convaincre sur sa réforme de l’hôpital et des Ehpad (des annonces sont annoncées pour la fin du mois de mai), Emmanuel Macron a ouvert la voie à de nouvelles sources de financement dont une deuxième journée fériée, travaillée mais non-payée, pour financer la dépendance. Une "journée de solidarité" est "une piste intéressante", a dit le chef de l’État. La référence étant le lundi de Pentecôte travaillé, instauré en 2003 après la canicule qui avait fait près de 20 000 morts, essentiellement des personnes âgées. Enfin, construire de nouveaux mécanismes de sécurité sociale qui permettront de réaliser des investissements de court terme dont la France a besoin.

Investissement

"Il faudra investir pour l'hôpital et les Ehpad", a dit Emmanuel macron. "Investissement" : le mot est fort. Cette perspective porte-t-elle en germe le recours à plus d’assurances privées ? Certains assureurs sont déjà dans les starting-blocks… Évidemment, le président de la République s'est bien gardé de s'avancer sur ce terrain. Il a simplement renvoyé à fin 2018 / début 2019 pour le programme des réjouissances.

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