Cet article date de plus de six ans.

Le brief éco. Emmanuel Macron soigne les industriels du médicament

Sous l'égide de Matignon, se tient, les 9 et 10 juillet à Paris, la grand-messe du secteur du médicament. Il s'agit d'un Conseil stratégique des industries de santé, préparé avec attention par le gouvernement et les patrons du secteur pharmaceutique depuis plusieurs mois. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La filière de l'industrie de la santé compte au total 300 000 emplois directs et indirects et totalise 53 milliards d'euros de chiffre d'affaires. (FRANCK FIFE / AFP)

Le Conseil stratégique des industries de santé se tient mardi 10 juillet à Paris. Il s’agit d’une instance créée par le gouvernement Raffarin, en 2004, pour réfléchir à l’avenir du secteur. Au programme : les enjeux économiques liés aux médicaments de demain. Ce conseil mobilise le gouvernement jusqu’au sommet. Le Premier ministre Edouard Philippe devrait en effet annoncer une mesure phare en faveur des industriels du médicament.

Certains patrons du secteur sont peut-être déjà dans la confidence puisqu’une trentaine de dirigeants de laboratoires ont dîné la veille au soir avec le président de la République, à l’issue de la réunion du très discret et secret Dolder Group. Ce dernier réunit le gotha de la pharmacie mondiale. Emmanuel Macron est visiblement bien décidé à soigner les fabricants de médicaments.

Pourquoi cet intérêt particulier ?

Certains y verront probablement la patte d’un puissant lobbying de la profession, des groupes de pression économiques et industriels efficaces jusqu’au plus haut sommet de l’État. Le fait est que, s’il est consacré en grande partie aux médicaments innovants, le Conseil stratégique des industries de santé a pour thème central l’attractivité de la France.

Et on sait combien cette idée est ancrée dans l’esprit d’Emmanuel Macron. L’industrie de la santé est un secteur stratégique. C'est le cas pour les questions de santé publique, mais aussi en termes de volume d'activités et d'emplois. La filière compte au total 300 000 emplois directs et indirects et totalise 53 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Enjeu toujours plus important des nouvelles molécules

C’est un vrai sujet de tension. Les industriels du médicament s’impatientent. Ils ont dans le collimateur ce que l’on appelle l’Autorisation temporaire d’utilisation (ATU). Quand les laboratoires ont prouvé que leurs molécules sont capables de soigner d’autres maladies que celles prévues initialement, il leur faut attendre un délai, parfois long, pour en élargir la commercialisation.

Or, trouver de nouvelles molécules demande de gros efforts financiers en Recherche et Développement (R&D). Les industriels voudraient un retour sur investissement plus rapide, surtout dans le contexte de concurrence très vif au niveau international.

Médicaments innovants  

Au nom de la sacro-sainte compétitivité des entreprises françaises défendue par l’Élysée, le Premier ministre, Edouard Philippe, pourrait annoncer des mesures pour accélérer le développement et la valorisation des médicaments innovants. En fond de décor, il y a la question du prix des médicaments, et donc, des comptes de la Sécurité sociale.

Il faut savoir qu’à l’échelle mondiale, la France fait partie des rares pays à abriter l’ensemble de la chaîne de fabrication, depuis les centres de R&D jusqu’aux plateformes logistiques de dimension européenne, en passant par les sites industriels. Un patrimoine technologique, économique, social et de santé publique qu’il convient, non seulement de sauvegarder, mais surtout de rendre encore plus agile et plus efficace. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.