Le brief éco. Eurodisney, opération sauvetage
Eurodisney quitte la bourse de Paris. Le parc d'attractions de Marne-la-Vallée en Seine-et-Marne connaît d'importantes difficultés financières.
Le monde impitoyable de la finance s’invite au royaume de Mickey. La maison mère américaine du parc d’attraction Disneyland Paris décide de reprendre la main sur sa filiale française en difficultés. Et Walt Disney Company ne fait pas dans la demi-mesure. Eurodisney va quitter la bourse de Paris.
Picsou n’y est pour rien. La maison mère d’Eurodisney veut reprendre le contrôle du navire planté en Seine-et-Marne, qui emploie 15 000 personnes, plombé par une dette abyssale. Walt Disney Company présente l’initiative comme un soutien indéfectible à sa filiale française, mais c'est une opération de sauvetage en bonne et due forme, avec, à la clef une restructuration d’un milliard et demi d’euros.
Succès de fréquentation
Disneyland Paris reste la première destination touristique privée en Europe. 320 millions de visiteurs en 25 ans d’existence, c’est honorable. Le parc à thèmes a même annoncé pour le dernier trimestre 2016 une hausse de 6 % de la fréquentation, après un sérieux coup de grisou consécutif aux attentats parisiens et niçois.
Seulement voilà, le groupe accumule les restructurations financières pour éponger une dette qui s’élève aujourd’hui à un milliard d’euros, sans compter avec les royalties (6 % du chiffre d’affaires) qui doivent être reversés chaque année à la maison mère américaine. Il faut savoir que le parc de loisirs a été monté au début des années 90 uniquement par endettement (près de quatre milliards d’euros). De grands travaux pour des attractions toujours plus prestigieuses ont été lancés à grands frais, ce qui a eu pour effet d’alourdir le poids de la dette.
Conséquence pour les petits actionnaires
Eurodisney c'est un peu l'aventure d'Eurotunnel. Rapide calcul : en 1989, l’action Eurodisney a été introduite à la bourse de Paris au prix de 11 euros. Elle a grimpé jusqu’à 22 euros à l’ouverture du parc en 1992, avant de plonger.
Aujourd’hui, Walt Disney propose aux petits actionnaires de racheter leurs titres à deux euros. C’est une prime de 70% par rapport à la valeur actuelle du titre mais cela prouve la décrépitude des dernières années. Tant pis pour ces actionnaires qui avaient accepté de prendre des risques lors du lancement de la grande aventure. Walt Disney leur offre aujourd’hui une petite porte de sortie. En 25 ans, ils ont pu danser quelques bals à Marne-la-Vallée avec le sosie de Cendrillon, mais leur rêve s’est transformé en citrouille.
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